[Tunnelier de la ligne D du métro lyonnais]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT3434 12
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description Tunnelier pour le prolongement de la ligne D, de Gorge-de-Loup à Vaise. Inauguration : 7 juin 1993.
historique Baptisée au champagne, la taupe "Anne" - du nom d'une jeune abonnée des TCL choisie par tirage au sort - impose ses cinquante mètres de longueur dans la fosse inclinée, qui lui sert de point de départ. Qui plus est, le mastodonte souterrain a été construit spécialement pour l'occasion et reste, au diable l'avarice, à usage unique. Ainsi, même s'il n'a pas encore réellement démarré, le chantier se pose d'ores et déjà comme remarquable puisque, pour faire fonctionner ce tunnelier à boue bentonitique, le site a entièrement été aménagé. L'énorme taupe de la Gare-de-Vaise se présente comme une véritable usine, totalement autonome, "qui creuse, évacue les déblais et pose simultanément des parois". En clair, pendant que le bouclier du tunnelier creuse, les déblais sont évacués vers une usine de traitement, installée sur le chantier, qui sépare la bentonite du reste et la renvoie dans le circuit. Dans le même temps, le long corps du tunnelier pose et tasse, sur son passage, des sortes de panneaux préfabriqués pour consolider le tunnel. Dès la fin du de juin 1993, la taupe commencera son oeuvre, sept jours sur sept et 24 heures sur 24. A ce rythme-là, le tunnelier avancera de six à sept mètres par jour. "La première étape du chantier nous permettra de relier Gare-de-Vaise à Valmy, puis Valmy à Berthet, avant de joindre Berthet - Gorge-de-Loup par un passage ouvert", explique un ingénieur. Ensuite, il faudra entièrement démonter le tunnelier, le charger sur des camions et le ramener à Gare-de-Vaise pour entreprendre le creusement du deuxième tunnel. Deux explications à cela : impossible pour ce monstre souterrain de faire demi-tour ou encore de démonter entièrement l'usine de traitement de la bentonite pour aller la réinstaller à Gorge-de-Loup. "Déjà utilisée sur la ligne D, la technique de la pression de boue est intéressante compte tenu des matériaux à extraire et de la présence dans le terrain de limons de très mauvaises tenue". Ainsi, la taupe de la ligne D devra descendre jusqu'à 18 mètres de profondeur pour assurer la stabilité du terrain avant de refaire surface à Gorge-de-Loup. Nouveau "pôle multimodal" - de l'avis même des élus du Conseil général et de la Communauté urbaine qui cofinancent le chantier -, la Gare-de-Vaise réunira, à terme et sur un même site, une gare SNCF, une vingtaine de lignes de bus et 600 places de parkings pour les automobiles. Un espace dont la réalisation a été confiée à Didier Noël Petit. Par ailleurs, le creusement du tunnel s'accompagne d'un programme immobilier pour requalifier ce quartier. "C'est l'occasion de réaffirmer que Vaise appartient à Lyon, alors que les Lyonnais pouvaient en douter", a rappelé Michel Noir. Cela dit, avec les retards qui se sont accumulés, les Lyonnais de Vaise devront encore attendre fin 1996 pour rallier Gare-de-Vaise à Bellecour en 15 minutes. En effet, lors de sa dernière séance du 28 mai 1993, le comité du Sytral, l'autorité organisatrice des transports en commun, a confirmé un retard de 14 mois et une facture de 1,391 milliard de francs, soit 306 millions de francs supplémentaires. Cette fois c'est promis, la liaison Gorge-de-Loup/Gare-de-Vaise entrera bien en service le 17 décembre 1996. Mais on n'en est pas encore là et, en attendant, les Lyonnais peuvent profiter de leur journée de samedi 12 juin, de 9 à 18 heures, pour découvrir la taupe "Anne" à l'occasion d'une journée portes ouvertes. Et pourquoi pas, se prendre à rêver d'un "ingénieux" recyclage du bouclier qui, après avoir été baptisé au champagne, pourrait finir en fontaine publique. Ce ne serait jamais que la deuxième fois. Source : "Le début du tunnel" / Marie-Anne Maire in Lyon Figaro, 8 juin 1993, p.1.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP06114.

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