[Manifestation des opposants à la construction du Clip de...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0919 FIGRPTL0183 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Enième manifestation contre le Clip. Une partie des palissades du chantier ont été sacrifiées sur l'autel de la contestation. Dans une ambiance bonne enfant.
historique "Attention derrière !". Samedi 15 décembre 1990, 16h15, le premier pan de palissade bleu-blanc-rouge protégeant le chantier du Clip tombe. Soulevant les cris de protestation des habitués de la place du Pont qui, derrière, n'ont pas entendu l'avertissement des jeunes du Collectif de lutte Guillotière (CLG). Quelques instants plus tard, la place Gabriel-Péri et le trou béant - d'où il y a peu, s'élevait le "Prisu" -, sont à découvert. Une bonne partie de la palissade gît par terre. Cris de victoire. Banderoles et pancartes témoignent d'une "réhabilitation à la lyonnaise", d'un "quartier en deuil. Promoteurs et architectes l'ont tué". Cette énième manifestation est organisée par trois associations farouchement anti-Clip, le CLG, le Comité Espaces Libres et l'association Solidarité Français Immigrés. Dans le secteur, le projet "chic" de la mairie de Lyon et de l'architecte René Gagès ne fait pas beaucoup d'émules. Jeunes et moins jeunes répètent inlassablement que le projet va transformer le site en quartier mort. "Il n'y a déjà plus de place avec ce chantier. Et la fontaine, elle est déjà en morceaux alors qu'elle a moins d'un an", s'emporte un jeune squatter de la Croix-Rousse, venu, avec ses amis, manifester en signe de solidarité. Un membre du Comité Espaces Libres monte sur les décombres : "On transforme un espace public en espace privé. On va exclure des familles par une importante hausse des loyers, on va exclure le commerce de proximité au profit d'un commerce de luxe. Nous refusons le projet, nous refusons l'enfermement du quartier par le chantier pendant plusieurs années puis par un bâtiment de quarante mètres de haut. Est-ce cela la ville pratique et chaleureuse que nous a annoncé Michel Noir ?". 16h45 : un commissaire de police arrive, flanqué de cinq agents. Mais pas d'incident. Le commissaire demande à ce que les barrières soient remises en place. Protestations : "Ne vous inquiétez pas. Lundi, les palissades seront vite remises en place". Plus loin, un débat commence entre les partisans du projet et les contre. "L'immeuble rénové va tomber aussi", proteste une habitante. "Quel immeuble ? Allez voir, ils ont déjà tout cassé, les ascenseurs ne marchent pas", s'énerve une autre personne domiciliée dans le quartier. "Mais qui ils ? Donnez des noms", contre-attaquent plusieurs personnes. "De toute façon, si c'est cassé, c'est parce que c'est moche", enchaîne un libertaire. Retour au calme. De petits groupes se forment pour discuter du projet. D'autres se réunissent autour d'un bidon pour prendre le thé. Plusieurs jeunes poursuivent leur distribution de tracts. Source : "La prise des palissades" / Marie Caballero in Lyon Figaro, 17 décembre 1990, p.3.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP03134.

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