[Jardin public de la place Eugène-Wernert]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0189 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Ces mausolées faisaient partie d'un ensemble de dix, découvert en 1865, place de Trion, au pied du talus du bastion, lors des travaux de construction du chemin de fer de Saint-Just à Vaugneray. Cinq d'entre eux ont été remontés à l'emplacement actuel de la place Wernert. Parmi ceux-ci, le tombeau d'un prêtre (le sévir Q.Calvius Turpion) est considéré comme le plus ancien monument de Lyon qui nous soit parvenu puisqu'il remonterait à la fin du Ier siècle avant J.C. Devant le tombeau se dresse la statue très mutilée du sévir en habit sacerdotal. L'inscription qui figure sur le monument nous apprend que ce tombeau fut érigé par les affranchis de Calvius Turpion, en exécution de son testament.
historique Le 22 février 1989, la municipalité lyonnaise délivre un permis de construire pour un immeuble de cinq logements, sis 3, place Eugène-Wernert. Soit un ensemble de grand standing de 18,4 mètres de hauteur, coincé dans une "dent creuse" aujourd'hui occupée par un jardin suspendu. Outre ce problème d'environnement, l'immeuble privait de lumière dix-sept foyers aux 25, 27, 29, 31 et 33, rue des Macchabées. Le 14 avril, les membres du comité de quartier Saint-Just, Saint-Irénée et Fourvière déposent un recours devant le tribunal administratif de Lyon. Le 31 août, le permis est annulé pour vice de forme. Mais, le site reste en zone constructible. Implanté depuis quinze ans à Saint-Just, le comité de quartier ne s'attaquait pas à la première affaire de ce type. Alerté par les coproprtétaires de la rue des Macchabées, il se lance dans une procédure juridique, visant à prouver la non-recevabilité du permis. Pour eux, il s'agit essentiellement de préserver l'identité de ce secteur : "Les petits espaces verts enclavés dans des îlots d'immeubles constituent des tâches de verdures qui contribuent à l'originalité de notre quartier", précise Monique Mordant, présidente du comité de quartier de Saint-Just. Sur le plan des lois, le dossier recense de nombreux points de litige. Dans cette zone, le rez-de-chaussée doit être réservé à des activités commerciales et non à un parking. Seulement cinq emplacements de stationnement étaient prévus, alors que le Plan d'occupation des sols (POS) impose 1,2 emplacements par logement. De plus, la construction se trouvait dans une zone instable. La colline est irriguée par de nombreuses sources. La suppression du jardin de trois cent cinquante mètres carrés et de plusieurs mètres cubes de terre aurait pu entraîner des risques d'éboulement ou de glissement de terrain. Enfin, seul argument retenu pour retirer le permis : il manquait une demande de permis de démolir. Si ce projet immobilier a été retiré, le petit jardin de la place Eugène-Wernert n'est pas à l'abri d'autres convoitises. En effet, il est toujours classé en zone constructible. Pour éviter toutes autres affaires de ce genre, les élus lyonnais ont conseillé aux copropriétaires de la rue des Macchabées de racheter le lot en question. Une solution à laquelle les personnes concernées semblent souscrire. Mais Malou Sgorbini, secrétaire du comité de quartier de Saint-Just, reste sur des positions plus contestataires : "C'est contre le droit élémentaire de chaque citoyen de les contraindre à acheter un terrain, uniquement pour préserver leur qualité de vie", argumente-t-elle. En effet, dans le cadre de la révision actuelle du POS, ce terrain peut changer de "zone". Et être répertorié au titre d'espaces verts à préserver. Dans le cas où une telle volonté est affichée, tous les permis de construire soumis à la CoUrLy peuvent être bloqués sur un délai de deux ans, En évoquant le sursis à statuer. Source : "Une identité préservée" / Christelle Deker in Lyon Figaro, 13 septembre 1990, p.8.

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