[Tour de la Caisse d'Epargne de Lyon]

[Tour de la Caisse d'Epargne de Lyon]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0707 CRDP E10470
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
descriptionVue prise fin 1977. Adresse : Tour de la Caisse d'Epargne de Lyon. 42, boulevard Eugène-Deruelle, Lyon 3e.
historiqueTour de la Caisse d'Epargne de Lyon. René Bellemain et Claude Eyraud, architectes ; 1976-1977. Inauguration : 23 mai 1977.
historiqueLa Caisse d'Epargne de Lyon, la troisième de France après Paris et Marseille, est inaugurée le 23 mai 1977. Fondée en 1822, "pour améliorer le sort de l'ouvrier", elle construit son premier immeuble sous le Second Empire au numéro 12 de la rue de la Bourse. En 1904, elle doit s'étendre et acquiert le 14 de la même rue. Elle s'étendra encore jusqu'à la fin des années 1950. Elle compte en 1977 quelques 700.000 livrets et 102 agences.
historiqueEn 1977, la Caisse d'Epargne de Lyon inaugure son siège de la Part-Dieu. Le dernier né des immeubles du secteur, à l'angle des boulevards Eugène-Derruelle et Vivier-Merle. Quelques hésitations avaient précédé le choix d'un terrain (on avait pensé au quartier Mercière) et le lot choisi se trouvait être le dernier libre de la Part-Dieu. Voilà donc rassemblés des services jusqu'ici dispersés rue de la Bourse, quai Jean-Moulin et rue de la Barre. La Caisse d'Epargne a choisi d'utiliser le maximum des possibilités offertes par le programme d'urbanisme de la Part-Dieu et de construire bien au-delà de ses propres besoins. Les architectes, Eyraud et Bellemain, ont conçu un ensemble architectural de 22.000 mètres carrés utiles, dont une partie est offerte à la location et pour une part déjà louée au début de l'année 1977 : Ford France, Cérabati, Union Régionale des Caisses d'Epargne Rhône-Alpes-Auvergne... Trois éléments composent cet ensemble immobilier bâti sur trois niveaux de sous-sols, La tour proprement dite (treize niveaux) est occupée pour la moitié par le siège général de la Caisse d'Epargne et pour l'autre moitié par des locataires (deux entrées séparées). Une rotonde héberge une agence Part-Dieu de la Caisse d'Epargne, enfin, un bâtiment de béton (dit 'Le blockhaus") reçoit un restaurant inter-entreprise ainsi qu'une salle de conférences et de projections. L'organisation de l'espace, pourtant réduit, permet de dégager une sorte de patio ouvert sur la dalle pédestre et les architectes n'ont pas hésité à faire appel à un décorateur pour ce jardin surprenant (Vital-Durand). La séduction initiale se maintient devant une façade qui prouverait que béton et verre fumé font décidément bon ménage et que les progrès de l'utilisation sont notables depuis la réalisation de l'immeuble France Lait du quai Fulchiron. Les architectes ont fait un usage très classique mais heureux du béton nu que l'on voit ressurgir ici et là, le long de la façade. C'est au béton encore que l'on peut rendre hommage dans le hall de l'agence : un plafond de béton brut travaillé par les éclairages parfaitement adaptés de Vital-Durand et Pierre Favre. La découverte. tout à fait récente en France du bureau paysage et des matériaux modernes réserve quelques surprises. Ce même hall, par exemple, supporte les affrontements douloureux entre un revêtement de pierre de ton brun tendre et des cloisons-placards d'un orange très dur. On retrouve cette profusion, et disons-le ces fautes, dans les étages de la tour : murs vert tendre, moquette vert buvard, cloisons rouges et mobilier orange... Le système paysage implique pour sa part une logique : de l'espace, du matériel acoustique approprié, de la légèreté. La tendance des utilisateurs à reformer les cloisons nous fait retourner, système D aidant, à la lourdeur et à l'incongru. Nostalgie des couloirs et des recoins ! Les normes de sécurité posent aussi quelques problèmes à l'architecture contemporaine et semblent restreindre l'imagination : batteries d 'ascenseurs, escaliers de secours et sanitaires occupent soit le centre soit les extrémités des immeubles. C'est le cas de la Tour de la Caisse d'Epargne et les bureaux paysagés qui entourent les équipements centraux n'ont pas l'ampleur apparente de leur superficie. Réserve encore à l'étage noble (pourquoi est-ce toujours le dernier ?) ou la pléthore des matériaux de décoration s'oriente vers ostentation et dans la salle du conseil où les querelles de mobilier tournent à la tuerie. Mais tous les passants ne siègent pas au Conseil et ils pourront garder l'image d'un immeuble séduisant où le béton montre sa séduction une fois encore. Source : "Verre et béton : la Caisse d'Epargne de la Part-Dieu de MM. Eyraud et Bellemain" / Jean-Louis Maubant in Résonance, no.156, 15 mai 1977, p.49-50.

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