[Boxe. Entrainement de Fabrice Tiozzo]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP02432 007
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
historique Etrange monde que celui de la boxe. D'autres parleront d'un certain milieu. Le 11 février 1989, dans un Palais des sports de Grenoble enflammé, à la surprise générale, René Jacquot donnait un titre de champion du monde WBC, catégorie super-welters, à la France. Après un combat intelligent face à l'Américain Don Curry, alias le Cobra. Vingt-neuf ans, sept mois et trois jours après la défaite d'Alphonse Alimi à Los Angeles contre Joe Beccera, un titre mondial devient la propriété d'un Français. Et seulement pour la quatrième fois depuis l'après-guerre, Jacquot a triomphé. Depuis, les Tiozzo et autres Belbouli ont suivi celle voie royale avec plus ou moins de bonheur. Quelque six mois plus tard, le samedi 8 juillet, dans l'enceinte du parc de loisirs Mirapolis, à Cergy-Pontoise (région parisienne), René Jacquot défend son titre pour la première fois. Cette fois, il est opposé à l'Ougandais John Mugabi, devenu depuis la bête noire de l'Echirollois. En cette soirée estivale, sur un ring rendu humide par une averse, Jacquot et son entourage vont vivre un drame. Quant au public, il restera sur sa faim : 2 minutes et 31 secondes de combat entre Jacquot et son challenger John Mugabi et le premier tombera au sol après s'être affalé dans les cordes. Le visage grimaçant. Avant de reprendre le combat sur une jambe. En effet, tout est déjà consommé. Le Français tombera sous un nouveau coup de Mugabi. L'arbitre américain, M. Mercante, arrêtera le combat 17 secondes plus tard. Frustrant. La cheville gauche de René Jacquot nécessitera un plâtrage. Une glissade qui aura coûté cher, très cher. La réclamation posée par le team RMO ne sera que péripétie. Quant au fait que René Jacquot soit désigné challenger officiel, n'enlèvera rien à la grande déception de l'Echirollois et de ses supporters. D'autant plus que la revanche espérée par Jacquot n'aura pas lieu. Entre-temps, un autre Américain, Terry Norris, n'aura mis guère plus de temps pour envoyer Mugabi à terre. C'est donc Norris que Jacquot devra battre, le 13 juillet 1990, pour reconquérir son titre. Et si l'avenir devait à nouveau sourire à l'Echirollois, Marc Braillon ne manque pas de préciser que "cela constituerait une première. Dans la mesure où jamais un Français n'a récupéré un titre mondial perdu". Un an et quatre jours plus tard, René Jacquot se voit donc offrir une nouvelle chance. La dernière peut-être, à moins de l'emporter. Après, courant 1991, il est fort probable que Marc Braillon le chargera de la promotion de la boxe dans le cadre du team RMO. A l'image d'Henry Anglade pour le cyclisme. Mais en attendant, René Jacquot prépare méticuleusement ce rendez-vous. Un séjour dans les salles d'entraînement de Las Vegas, suivi, au printemps 1990, d'un stage en altitude à Lans-en-Vercors et, enfin, le retour dans la plaine, à Echirolles. Histoire de digérer le tout. "Je suis super-bien et je suis content que ce combat ait lieu à Annecy." C'est ainsi que l'on retrouve René Jacquot à l'entraînement, à Echirolles, banlieue populaire de Grenoble. Dans son club. Depuis son retour du Vercors où il a emmagasiné les globules rouges, il se prépare dans une salle qui, pour le commun des mortels, paraît impersonnelle, voire pouilleuse extérieurement. Indigne d'un homme qui dispute un Championnat du monde. Un vulgaire préfabriqué, côtoyant la halle des sports locale, qui a dû servir de salle de classe. "Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a ma salle ? Elle me suffit. Qu'est-ce que Tiozzo a de plus que moi quand il s'entraîne. J'ai deux glaces, un ring, un punching-ball, une balance, des poids... et on me fout la paix". Comme dit Marc Braillon, "la boxe, ça doit faire pauvre. lis aiment ça". Bref, il paraît qu'aux Etats-Unis, c'est pire. Effectivement, on ne peut pas dire que Jacquot soit assailli par les supporters. Sur les lieux, il n'y a guère que Halton Merkerson, son entraîneur américain, René Goujon, son entraîneur français, l'ostéopathe et un interprète. Un combat qui s'annonce des plus discrets comme le lieu où il va se dérouler, à la patinoire d'Annecy. Une petite salle (4200 spectateurs), guère de publicité... [...] Source : "A la recherche du titre perdu" / Daniel Arisi in Lyon Figaro, 13 juillet 1990, p.33.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 66 négatifs.
note bibliographique "Jacquot est déterminé" / Propos recueillis par Daniel Arisi in Lyon Figaro, 13 juillet 1990, p.33-34.

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