[Atelier de passementerie d'Albert Van Merisse]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT3325 23
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description A gauche, au premier plan : Albert Van Merisse, dernier passementier de la Croix-Rousse. Adresse de prise de vue : 12, rue Pailleron, Lyon 4e.
historique C'est la fin d'une époque. Celle des donneurs d'ouvrage, des maisons de dorure... Albert Van Merisse, le dernier passementier de la Croix-Rousse, rend son tablier. A 77 ans, il pense - déjà - à prendre sa retraite. Fini le ronron des métiers dans son atelier de la rue Pailleron, finies les visites de curieux, et autant de personnalités, heureux de découvrir un lieu que le temps a préservé... Son départ définitif est prévu pour la fin de l'année 1990. Mais, déjà, l'atelier ne ressemble plus à ce qu'il était : des corbeilles un peu partout, l'emplacement des meubles encore visibles sur le sol... Seul un métier à tisser continue de fonctionner. Les deux autres sont entrain d'être démontés. Les fils pendent sans logique et le cadre de bois, "du pur noyer", apparaît soudain vide et désuet. Ils seront déménagés à Gerland, dans un local de Mérieux M.L.F. - Manufacture Lyonnaise de Filé. Une consolation pour l'artisan, qui croyait pendant un moment, devoir les envoyer à la casse. "J'en avais marre", poursuit-il. Et pourtant, il ne peut s'empêcher de parler de sa passion du métier. "J'aime le bruit des machines, les exigences du réglage... Cette profession apporte la satisfaction de réaliser quelque chose de ses mains, du travail bien fait", déclare-t-il. L'homme a travaillé toute sa vie dans cette branche de la confection. Né le 19 octobre 1914, Albert Van Merisse a une mère croix-roussienne, un père marseillais et un nom belge. A 16 ans, il intègre l'affaire familiale, un atelier de passementerie, rue Hénon. Il suit pendant deux ans une formation au lycée professionnel de la Martinière, sans motivation. "J'ai vaguement suivi des études, sans jamais les avoir rattrapées", commente-t-il. Après une période difficile, pendant la seconde guerre mondiale, il relance l'affaire avec son frère et sa mère. L'entreprise est de moindre importance. Au fil des années, elle tourne avec deux ou trois ouvriers, alors qu'elle en avait compté jusqu'à une vingtaine. En 1973, à la mort de son frère, Albert Van Merisse vend son matériel, avec regret, à un casseur. "Les métiers à tisser ne valaient presque rien à l'époque", précise-t-il. Il rachète alors l'atelier d'un ancien apprenti de ses parents, rue Pailleron. Depuis, il ne l'a pas quitté. Même en 1990, il avait suffisamment de commandes pour vivre, "à condition de ne pas travailler seulement 39 heures par semaine". Maintenant, l'atelier revivra ailleurs. A Gerland, Laurent Beaudet, le jeune apprenti d'Albert Van Merisse, sera salarié de Mérieux M.L.F. et travaillera sur les trois métiers de la rue Pailleron. Source : "Un Canut à la retraite" in Lyon Matin, 24 octobre 1990.
note bibliographique "Albert Van Merisse : passementier depuis 60 ans" in Le Progrès de Lyon, 24 juillet 1988. - "Une croix sur la passementerie" / Séverine Meille in Lyon Figaro, 3 novembre 1990, p.44. - "Dernière séance à l'atelier d'Albert Van Merisse" in Le Progrès de Lyon, 24 décembre 1990. - "Nécrologie : la disparition d'un gentleman" / Robert Luc in Le Progrès de Lyon, 6 octobre 2003.

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