[11e Fête du cheval de Morancé (1991)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRP03798 013
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Le cheval était à la fête du côté de Morancé. Dans la boue. Sous la pluie, deux jours durant, cette onzième édition de la Fête du cheval s'est déroulée sur un terrain transformé en un véritable bourbier. Dès le 27 avril 1991, dans une ambiance populaire et humide où les bottes en caoutchouc étaient recommandées, les festivités ont commencé : reconnaissance de parcours, présentation des attelages et autres épreuves de dressage. L'ensemble étant orchestré par un animateur échappé de la caravane du Tour de France et surveillé de près par le corps des sapeurs-pompiers des communes avoisinantes. Côté organisation, un important dispositif empêchait tout resquilleur d'assister à la manifestation sans s'acquitter des 20 francs réglementaires. Le 28 avril, même tableau, même temps. La journée se déroule néanmoins conformément au programme établi. Les chevaux, attelés pour le "grand marathon", prennent le départ. Quinze kilomètres sous une pluie battante entre Lissieu, les Chères, Chasselay et Marcilly, sous le regard amusé des spectateurs présents. Enfants, parents et grands-parents sont réunis pour cette partie de campagne. Les plus petits tirant la manche de papa pour "essayer" les poneys. Après un premier galop d'essai, les cavaliers lancent leurs puissants destriers à l'assaut du parcours d'obstacles. Un parcours sans faute, laissant les spectateurs cois. Et l'animateur de continuer à distiller son flots de commentaires. Au grand dam des maréchaux-ferrants qui n'arrivent pas à ferrer un cheval agacé par la sono. Ils ont même dû s'y mettre à quatre avant d'arriver à leurs fins. Echange d'impressions et dialogues de comptoirs, les spectateurs commentent la manifestation avec entrain. Et pour se remettre de leurs émotions, tous les participants de cette folle journée se retrouvent, comme à l'habitude, sous les tentes dressées pour le traditionnel repas campagnard. En fait, des merguez-frites, arrosées de gros rouge. Le temps d'une digestion et les sonneurs de Villefranche-sur-Saône, engoncés dans leur costume rouge, font la démonstration de trois morceaux de leur répertoire. Histoire de donner le ton. Les applaudissements de la foule, amassée derrière les barrières métalliques, viennent récompenser cette exécution haute en couleurs. A l'autre bout du champ, le concours de traction de chevaux de trait commence. Epique. Les charrues sont alourdies d'une dalle de béton et un meneur accompagne le cheval dans son effort. De quoi faire pousser des cris d'orfraie à Brigitte Bardot. D'autant plus que le pauvre animai patauge, n'ayant pas de prise au sol, tant la pluie l'a transformé en un vaste bourbier. Si le spectateur apprécie, le cheval, lui, a vite fait de déchanter. Certains montrent d'ailleurs leur mécontentement en se cabrant tant bien que mal dans cette patinoire. Tandis que le concours se poursuit, Brigitte, la rose entre les dents, joue les Andalouses sur un destrier blanc, illuminée par le seul rayon de soleil de l'après-midi. Fière comme Artaban, en costume rouge et la chevelure cachée sous un chapeau andalou, Brigitte évolue sur son cheval, pendant que Marcel, son époux, vêtu de noir, chevauche un vélo à cornes, censé symboliser le taureau. A plusieurs reprises, penché sur son "bicorne", il pique l'animal qui ne comprend plus ce qui lui arrive. Pris dans l'ambiance, Marcel s'agenouille pour marquer la mise à mort du taureau. L'animateur jubile. La foule applaudit. Mais on ne sait toujours pas si l'épouse andalouse a emporté l'oreille. La onzième édition de cette manifestions organisée par les Attelages des Monts-d'Or a pris fin tard dans l'après-midi. Au grand soulagement de la "plus noble conquête de l'homme". Un repos mérité avant l'épreuve de l'année prochaine. Source : "Exhibition d'étalons" / D.D. in Lyon Figaro, 29 avril 1991, p.32.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 79 négatifs.

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