[Musée de la Révolution française du domaine de Vizille]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0535 06
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Musée de la Révolution française. Domaine de Vizille, place du Château, 38220 Vizille.
historique Ce fut longtemps la résidence d'été des présidents de la République après avoir été, durant l'été 1788, l'un des berceaux de la Révolution en Dauphiné. C'est maintenant la propriété du Conseil général de l'Isère et le siège d'un musée de la Révolution française installé là en 1984. Un vaste programme de restauration et de modernisation devrait faire passer le château de Vizille de l'état de musée local, poussiéreux, à celui de lieu d'exposition et de documentation ultra-moderne. Mais l'argent manque. Si la première tranche qui s'achève, devant être inaugurée le 21 juillet 1989, la seconde reste incertaine. Le Conseil général a refusé les crédits nécessaires. Tout commence en 1973. Nouveau propriétaire du lieu, le Conseil général de l'Isère souhaite donner une affectation au bâtiment, superbe fleuron du patrimoine départemental, dont à peine un sixième des salles offre un intérêt pour le visiteur. La décision est rapidement prise d'y créer un musée commémorant la fameuse journée du 21 juillet 1788, où la réunion des trois ordres de la province devait préluder à la Révolution française. [...] D'où le vaste complexe en cours d'élaboration, pour conserver, présenter et étudier un panorama le plus vaste possible sur les oeuvres d'art et les souvenirs de l'époque. A la base, une collection de documents sans cesse enrichie. Plus cinq mille pièces amassées en moins de trois ans. Pendant la période d'aménagement des salles, ces collections sont présentées dans le cadre d'expositions temporaires. C'est le cas en juin 1989, avec une centaine d'acquisitions, regroupées sous le titre "Patrimoine pour un bicentenaire". Des peintures patriotiques à souhait autour de l'altière "Liberté" de Nanine Vallain. Mais le musée se veut aussi un centre de documentation et d'étude à vocation internationale, articulé autour d'une bibliothèque spécialisée. Il conserve d'ailleurs celle de l'historien Albert Soboul lequel s'était passionné pour le projet, avant sa mort en 1982. Plus une banque de données et une iconothèque faisant appel à l'informatique et aux techniques audio-visuelles. Inutile de dire que cet ambitieux projet, pour une fois non parisien, nécessite une transformation importante du bâtiment... et les crédits adéquats, qui incombent avant tout au propriétaire : le Conseil général. Lequel supporte déjà les crédits de fonctionnement et d'acquisition : un million de francs chacun, pour 1988, ainsi que les frais de personnel. L'Etat n'est pas absent de cet effort par diverses filières, comme l'Association du bicentenaire qui aide à la réalisation des expositions en préparation. Reste évidemment les travaux... C'est en fait un vaste programme de restauration, échelonné sur plusieurs exercices et dirigé par Jean-Louis Taupin, architecte des Monuments de France. Avec plus de 70% à charge du Conseil général et 30% au ministère de la Culture. Bref, il s'agit à la fois de rendre au château de Lesdiguières tout son faste et d'en faire un musée rationnel et fonctionnel. Chantier d'importance où il a fallu attaquer la falaise à huit mètres pour intégrer une immense salle d'expo. Coût de la première tranche qui s'achève an juin 1988 : douze millions de francs. Coût de la seconde : huit millions de francs. Seulement le Conseil général vient de jeter l'éponge, refusant ce nouvel engagement financier. Et comme la subvention de l'Etat se calque la sienne... Du coup, les conservateurs et responsables du musée voient avec angoisse une partie de leur (nouveau) bâtiment risquant de rester "brut de coffre". Salles sans revêtement, sans sol, sans climatisation, sans éclairage... uniquement du béton. [...] Cette malheureuse salle, triste et désolée, sera donc ignorée lors de l'inauguration de ses deux petites soeurs toutes neuves, le 21 juillet 1988... par de hautes autorités parisiennes, dit-on. Peut-être même François Mitterrand en personne... Source : "La politique de la salle vide" / G.C. [Gérard Corneloup] in Lyon Figaro, 29 juin 1988, p.3-4.
note bibliographique "Vizille, berceau de la Révolution" in Alpes magazine; no. 57, Mai-Juin 1999, p.72-79 [BM Lyon, 954494]. - Domaine de Vizille / Gérard Denizeau, 2012 [BM Lyon, 38 X2 DEN].

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