[Collection Paul Génard pour le Musée du Cinéma de Lyon]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0923 FIGRPT2240 06
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Reportage photographique réalisé chez Paul Génard, à Villeurbanne.
historique Depuis le temps qu'on en parle, on avait fini par le surnommer Désiré, puis par le confondre avec l'Arlésienne. Cette fois pourtant, ça y est. Il est enfin créé, notre musée du Cinéma. Depuis le 10 février 1986 très exactement. Du moins sur le papier. Car si on enlève l'encre de la feuille, il ne reste guère que les convictions de son président, Paul Génard, pour confirmer l'existence effective de la chose. Entendons par là qu'on avait fini, à Lyon, par s'habituer à ses résurgences sporadiques. Nous avions fait sa connaissance en 1966, à l'époque où il n'était encore qu'un "comité pour la fondation de...". Que ses membres les plus influents, en l'occurrence Messieurs Bordes de la cinémathèque de Toulouse, et Perrin de l'OROLEIS, aient soudainement décidé vingt et un ans plus tard, de mettre fin à celte situation provisoire, devait donc en toute justice, annoncer tournant décisif. Même pas. Le dépôt de ses statuts officiels, bientôt soutenu par une ré-élection du bureau, ne vise en réalité que deux objectifs. D'une part, réunir la totalité de son patrimoine. A savoir, la quasi-totalité des films Lumière, une collection de films antérieurs à 1914, ainsi que des appareils anciens, jadis utilisés pour les premiers balbutiements du son, de l'image ou du mouvement. D'autres part, empêcher à Lyon, la naissance d'un musée du Cinéma qui ne serait pas le leur. Car un concurrent existe et il est de taille. Il est d'ailleurs tout désigné par le leitmotiv du docteur Génard : "Nous ne voulons aucune polémique avec l'Institut Lumière". Freudien, non ? L'Institut conteste lui, par l'intermédiaire de Bernard Chardère, l'étendue du patrimoine du musée nouvellement formé. S'il ne remet pas en question le recensement des propriétés sous forme de dépôts (notamment, la détention des oeuvres des frères Lumière), il émet en revanche quelques réserves quant à sa possibilité de disposer des droits : "Il ne faut pas confondre la propriété du support, c'est-à-dire de la pellicule, avec l'exploitation des droits. Ces derniers ne tomberont pas dans le domaine public avant vingt-huit ans". Voilà une négation pour le moins en désaccord avec l'argument-clé de Paul Génard. Selon lui, les Lumière ne considéraient pas leurs films comme des oeuvres d'art, et les avaient déposé selon le statut particulier des "dessins et modèles". Dans cette hypothèse, la durée totale de la protection serait de cinquante ans à partir de 1905. Auquel cas, l'ensemble se trouverait dans le domaine public depuis 1956, et par conséquent ferait partie du patrimoine "exploitable" du musée. Etrange querelle donc entre ces frères ennemis, ces deux phares lyonnais qui, au lieu d'éclairer conjointement les trésors du cinéma, éteignent mutuellement leurs élans. Une bataille qui ne date pas d'hier [...] Source : "Le docteur et l'Institut se font du cinéma" / David Tran in Lyon Figaro, 9 mars 1987, p.44-45.
note bibliographique "Naissance du Musée du Cinéma de Lyon" / Colette R. Dupin in Lyon Matin, 8 mars 1987. - "Lumières sur l'Institut" / François Cohendy in Le Progrès de Lyon, 10 mars 1987. - "D'une collection à l'histoire du cinéma" / Fabrice Arfi in Lyon Figaro, 19 décembre 2001, p.26.

Retour