[Instruction du Procès Klaus Barbie : confrontation avec...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPTP0278 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Simone Lagrange et ses avocats à la prison Saint-Joseph.
historique Le procès de Nikolaus dit Klaus Barbie s'est déroulé du 11 mai au 4 juillet 1987 devant la Cour d'Assises du département du Rhône, au Palais de Justice de Lyon. C'était la première fois en France que l'on jugeait un homme accusé de crime contre l'humanité. Les charges retenues contre Barbie concernaient trois faits distincts : la rafle opérée à Lyon le 9 février 1943 à l'Union Générale des Israélites de France (UGIF), rue Sainte-Catherine ; la rafle d'Izieu du 6 avril 1944 ; la déportation de plus de 600 personnes dans le dernier convoi parti le 11 août 1944 de Lyon à destination des camps de la mort. Au terme de huit semaines d'audience, Klaus Barbie est condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décède le 25 septembre 1991 à la Prison Saint-Joseph à Lyon.
historique La journée du 20 juillet 1983 a dû sembler longue - très longue - à Klaus Barbie. Confronté le matin avec une ancienne déportée, Simone Lagrange, et l'après-midi avec un père franciscain, membre d'un réseau de résistance Maurice Boudet, il s'est retrouvé pour la première fois face à son plus implacable adversaire : Me Serge Klarsfeld, l'artisan de sa capture. L'homme sans lequel l'ex-gestapiste coulerait vraisemblablement des jours filés d'or et de soie sous le soleil d'un quelconque pays d'Amérique Latine. Est-ce la présence de l'avocat-chasseur de nazis qui lui a rendu l'usage de la parole ? Fait rompre ce silence obstiné qu'il avait opposé la veille aux accusations portées par les deux premiers témoins entendus en sa présence par le juge Christian Riss ? [...] Une chose est sûre : s'il a fini pas desceller les lèvres et par répondre aux questions, il n'a pas modifié d'un iota la position qui était la sienne au début de l'instruction. Il a parlé, certes, mais pour nier sa responsabilité dans des actes dont les victimes conservent au plus profond d'eux-mêmes la marque indélébile d'une souffrance inhumaine. Ou pour les présenter comme les manifestations de sa lutte contre la Résistance, comme des crimes de guerre, prescrits. C'est ainsi que le 20 juillet 1983, il a contesté avoir frappé, maltraité une enfant de 14 ans, prénommée Simone, arrêté en même temps que ses parents le 6 juin 1944. Et sur laquelle on l'accuse d'avoir exercé le plus ignoble des chantages : celui qui consiste à brutaliser une adolescente sous les yeux de ses parents pour faire dire à ces derniers le lieux de la cachette de leurs deux autres enfants. Rescapée de l'enfer concentrationnaire, Simone, devenue Madame Lagrange, garda inscrit dans sa mémoire le visage de son tourmenteur. Un visage qu'elle a parfaitement reconnu : "Aucun doute, c'est lui. J'ai retrouvé le même regard mauvais, la même mâchoire serrée", confiera t-elle à la sortie de cette pénible confrontation, en compagnie de ses avocats, Me Klarsfeld, Libman et Zelmati. Lesquels affirmeront pour leur part : "Cette audition a été positive pour la manifestation de la liberté" [...] Source : "Barbie retrouve l'usage de la parole... pour nier" / Gérard Schmitt in Le journal Rhône-Alpes, 21 juillet 1983.
note à l'exemplaire Photographie issue des archives du Journal Rhône-Alpes.
note bibliographique Coupable d'être née : adolescente à Auschwitz / Simone Lagrange, préf. de Elie Wiesel, 1997 [BM Lyon, K 80954]. - J'ai vécu les camps de concentration : la Shoah / [témoignages recueillis par Véronique Guillaud], 2004 [BM Lyon, K 151603]. - Témoignage de Mme Lagrange Simone, née Kadosh : recueilli le 16 janvier 1991 / Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, vidéocassette, 1991 [CHRD, HRT 37].

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