[Tags sur les pentes de la Croix-Rousse]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP04265 008
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique Rue René-Leynaud, rue Mercière, rue Saint-Georges, rue de Marseille, le centre-ville de Lyon est incontestablement touché par les tags. Ces petites signatures stylisées, révélées en 1971 par le "New York Times", font en 1991 leur apparition massive à Lyon après avoir conquis Paris. Une simple visite de la Presqu'île suffit pour s'en convaincre. Plus encore, l'alourdissement du coût budgétaire affecté au nettoyage des graffitis par les grands organismes urbains donne toute la mesure du problème. Exemple, les TCL ont déjà consacré 600.000 francs, depuis le début de l'année 1991, rien que pour le métro. Concernant les abribus, Jean-Claude Decaux fournit simplement un chiffre : 1000 francs pour le remplacement d'une glace. Quant à la CoUrLy, l'évolution de la somme consacrée est saisissante : 2,3 millions en 1990 et un budget prévisionnel de 3,5 millions en 1991. [...] Face à ce phénomène de société, les pouvoirs publics réagissent, chacun essayant de se prémunir selon ses moyens. La lutte passe d'abord par des contre-mesures actives, à commencer par le simple nettoyage. Ainsi, la CoUrLy a opté, depuis 1983, pour la solution de camions spécialement affectés à cette tâche. Dès signalement par les "agents de propreté" du moindre graffiti sur le domaine public, une équipe est directement envoyée sur place. [...] Rien n'échappe à la furie "taggiste" et il n'est pas rare de voir des panneaux publicitaires maculés. Il y a aussi la solution de repeindre, quitte à voir apparaître les fameux spectres. La SNCF utilise souvent ce moyen moins onéreux pour s'occuper de son réseau ferroviaire transurbain. Dans cette guerre des nerfs entre officiels et taggers, le simple toilettage des murs ne suffit pas. D'où le recours aux contre-mesures passives. C'est ici le domaine du "traitement de mur" : murs bosselés, plantes grimpantes, croisillons en bois, surfaces carrelées ou vitrées et peintures sombres constituent autant de moyens classiques, mais dont chacun possède ses inconvénients. Ainsi, si le verre est moins sensible au tag, sa fragilité lui interdit une utilisation systématique pour la protection des murs à risque. Il y a aussi les "blindages", ces fameux vernis anti-graffitis que l'on dit très coûteux et parfois trop éphémères. C'est la solution que les TCL ont choisie pour protéger la future ligne D. Mais tout le monde ne peut pas recourir à ces simples moyens de protection ou de nettoyage. La recherche de contre-mesures s'oriente aussi dans d'autres domaines. A la mairie de Lyon, on a même pensé à multiplier les espaces publicitaires en ville afin de réduire les grandes surfaces de murs si propices aux tags. [...] Source : "Guten Tag, Lyon" / Henri Ruet in Lyon Figaro, 20 août 1991, p.8-9.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 18 négatifs.

Retour