[Buste d'Edouard Herriot par Jean-Francois Routier]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0759 FIGRPTP3377 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Il y a des références obligées dans la vie politique lyonnaise : personne ne se risquerait à parler de radicalisme sans invoquer Edouard Herriot. C'est pourquoi Florent Dessus, nouveau gourou du radicalisme, mise sur la tête de son illustre prédécesseur qu'il a fait sculpter par un jeune artiste lyonnais, Jean-François Routier. Le 17 septembre 1987, va se tenir à la Brasserie Georges un grand banquet animé par André Rossinot et Florent Dessus. Y sera notamment présenté le buste d'Herriot, que l'on pourra alors acquérir auprès de la Fédération du Rhône. C'est elle, en effet, qui en a passé commande auprès de Jean-François Routier et qui lui a acheté les cent exemplaires numérotés tirés de l'original. [...] Sa réalisation a été confiée à quelqu'un qui apparaît aussi bien comme un dessinateur - et même un caricaturiste - que comme un sculpteur. Jean-François Routier est avant tout un expressionniste qui ne cache pas son admiration pour Matisse et Braque. Avec lui, on pouvait donc être sûr de disposer d'une oeuvre à la fois originale et accessible au public. Sans tomber dans la représentation ultra-classique telle qu'on la trouve habituellement. Cette tête a le mérite de la spécificité. Pour arriver à ce résultat, Florent Dessus a fourni à Jean-François Routier des documents photographiques se rapportant au Herriot de l'entre-deux-guerres. D'où vient la sensation de puissance qui se dégage de ce visage. Mais, pour être mâle, l'expression n'en est pas pour autant devenue féroce. Le large front s'abaisse sur les sourcils froncés cependant que les pommettes rehaussent le bas du visage barré de sa moustache. D'ailleurs, Robert Batailly y a tout à fait reconnu son maître à penser. L'artiste a travaillé sur la glaise séchée qui permet successivement de modeler les sourcils et de tailler le nez, plutôt à la grecque. A partir de là est confectionné un moulé en élastomère, un produit Rhône-Poulenc, dont les deux parties se joindront sur les arêtes afin d'éviter toute trace de raccord. Cent exemplaires en plâtre en sortiront avant qu'il ne soit détruit. En revanche, le sort de l'original n'a pas encore été déterminé : restera-t-il chez l'artiste ou ira-t-il chez les radicaux ? Enfin, pour lui donner un aspect plus attrayant, plus chaud, il sera patiné bronze avec des poudres vieillies artificiellement. Jean-François Routier est content de son travail, d'autant plus que c'est la première fois qu'il effectue une série de cent. Florent Dessus est naturellement satisfait d'une idée qui sera portée à son crédit. Reste à savoir si Herriot fera recette. Source : "La tête d'Herriot : une promotion radicale" / Jean Etèvenaux in Lyon Figaro, 10 septembre 1987, p.2.

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