[Immeuble 20-20 bis rue Victor-Hugo]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0923 FIGRPTL0257 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : 20 et 20 bis, rue Victor-Hugo, Lyon 2e.
historique Lyon triche. C'est même l'une de ses particularités architecturales. Mais qui aurait pu imaginer une telle chose ! Tout, dans l'organisation urbaine, le mariage des rues et des traboules, dans l'exploitation visuelle des façades... tout est réserve, effacement, simplicité. Enfin. presque tout. Les allées, caractéristique lyonnaise par excellence, symbole ombrageux et digne d'une ville qui se préserve, qui croit aux nécessités diplomatiques d'un premier palier à franchir avant d'ouvrir ses portes. Les allées sont aussi un alibi spatial pour faire croire. L'exemple du bâtiment qui commence la rue de Bonnel est certainement le plus frappant. D'un simple immeuble de rapport, avec il est vrai une très belle cour intérieure, l'imposante allée donne l'illusion d'un riche hôtel particulier. Devons-nous croire à quelques mesquineries financières ? Ou encore au besoin des architectes du siècle dernier de faire dans le baroque, version uniquement factice ? Improbable, ces fins trucages participent au charme de la ville, entretiennent son élégance secrète. Ne cherchons donc pas plus loin. Lyon risquerait de se fermer, brutale ! Le 20 et le 20 bis de la rue Victor Hugo c'est pareil. Les deux doubles portes s'ouvrent sur une même allée qui distribue deux séries de cinq étages, et tout au fond, là où personne ne va, les couloirs se rejoignent dans une seule cour extérieure. En une dizaine de mètres, l'étranger voyage au fond des choses lyonnaises, les traverse et ne voit absolument rien de son intérieur. Belle performance, elle mérite toute notre humilité. Il ne faut pas croire non plus qu'il s'agit là d'un reste du passé lointain. La rue Victor-Hugo est récente. Elle date du XIXe siècle. Elle commence à être tracée en 1816 et s'achèvera en 1842. Notons malgré tout qu'elle prit place sur un terrain occupé jusqu'alors par des couvents. Ceci expliquant peut-être cela, ceci signifiant surtout qu'elle divise encore aujourd'hui la partie Est du quartier avec son animation et ses commerces, et la partie Ouest occupée par les congrégations religieuses. Dans le livre "Lyon Guide" [BM Lyon, K 02785] de telles références sont très bien expliquées. Une bonne source pour dire des vingts de la rue Victor-Hugo qu'ils numérotent un immeuble sans intérêt, bourgeois jusqu'au toit, comme un retour imprévu à la case départ... où l'on devine l'architecture lyonnaise. Source : "Les vingt de la rue Victor-Hugo" in Lyon Figaro, 10 mars 1987, p.9.

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