[Procès Klaus Barbie : Me Richard Zelmati, avocat des...

[Procès Klaus Barbie : Me Richard Zelmati, avocat des parties civiles]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP3974 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historiqueLe procès de Nikolaus dit Klaus Barbie s'est déroulé du 11 mai au 4 juillet 1987 devant la Cour d'Assises du département du Rhône, au Palais de Justice de Lyon. C'était la première fois en France que l'on jugeait un homme accusé de crime contre l'humanité. Les charges retenues contre Barbie concernaient trois faits distincts : la rafle opérée à Lyon le 9 février 1943 à l'Union Générale des Israélites de France (UGIF), rue Sainte-Catherine ; la rafle d'Izieu du 6 avril 1944 ; la déportation de plus de 600 personnes dans le dernier convoi parti le 11 août 1944 de Lyon à destination des camps de la mort. Au terme de huit semaines d'audience, Klaus Barbie est condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décède le 25 septembre 1991 à la Prison Saint-Joseph à Lyon.
historiqueIl sera le plus jeune avocat des parties civiles. A 34 ans, Me Richard Zelmati va sans doute plaider l'un des dossiers de sa vie. Pas seulement parce qu'il sera aux côtés de Serge Klarsfeld, le représentant du plus grand nombre des parties civiles. Depuis qu'il est entré dans le dossier - "par hasard", dit-il - Richard Zelmati a beaucoup appris. Sur la justice, sur l'histoire, sur les hommes et sur son peuple... Richard Zelmati a l'élégance de ces hommes qui, issus d'un milieu modeste, ont su garder la tête froide quand la réussite est arrivée. Né en Algérie, à Tlemcen, en 1952, dans une famille où l'éducation fut sévère, Richard Zelmati a compris très vite ce que signifiait la "solution finale". De 1962 à 1964, au plus fort des évènements algériens, ses parents l'envoient avec ses deux frères et sa soeur dans un foyer juif à Schirmeck-Labrock, près de Strasbourg. Les internes vont à l'école du village, mais le jeudi, on les emmène en car visiter le camp de concentration du Struthof... "Une prise de conscience précoce" qui ne fera pourtant pas du jeune garçon un militant acharné de la cause juive. En 1965, ses parents ont à leur tour rejoint la France. Les débuts sont difficiles. Le père invalide de guerre parviendra néanmoins à trouver un emploi à Bourgoin. Dans la cité HLM, Richard Zelmati va croiser des jeunes qui prennent les chemins de traverse : "Ce n'est pas vraiment un hasard si j'ai choisi ensuite de devenir avocat". La fac de droit à Lyon, à partir de 1970, ne le voit pas souvent. Entre l'équipe d'hôtesses qu'il dirige au Palais des Sports et son poste de surveillant au lycée de Bourgoin, le futur avocat préfère travaille chez lui. Ca ne l'empêchera pas de prêter serment en 1978. Trois ans chez un bâtonnier - "j'étais le dernier arrivé dans l'équipe, on m'avait installé dans une cuisine" - et Richard Zelmati ouvre son propre cabinet. Au printemps 1983, quand il ets contacté par Serge Klarsfeld, il est installé depuis un an. Après quatre ans d'instruction, le jeune avocat ne se départit pas de son sang-froid. L'ampleur de la tâche qu'il a assumée auprès de Me Klarsfeld et Me Libman ne lui avait pas échappée. Elle lui a permis de rencontrer un "homme admirable", et d'aller plus loins dans la connaissance de l'histoire d'un peuple supplicié. Le 11 mai 1987, Richard Zelmati était là pour défendre la "spécificité juive". De ce procès, il souhaite que "l'humanité sorte grandie, qu'enfin cesse l'antisémitisme". L'héritage est transmis. Source : "Richard Zelmati : l'héritage" / E.B. in Lyon Matin, 10 mai 1987.
historiqueMe Richard Zelmati était toujours avocat au barreau de Lyon en 2016.
note bibliographique"Me Richard Zelmati" / Odile Cimetière in Le Progrès de Lyon, 23 juin 1987.

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