[Galoches de Saint-Symphorien-d'Ozon]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP00494 001
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
historique Saint-Symphorien-d'Ozon, avant la Grande Guerre. Les habitants se promènent dans le centre du village. Dentelières, charbonniers, cochers, brodeuses, chapeliers, ou même charrons, les petits métiers foisonnent, les fabriques ronronnent... Dès 1912, elles sont une petite dizaine à exercer la même activité. Chaque matin, dans les ateliers, quelque cinq cents ouvriers confectionnent des galoches, sur des machines qui n'existent plus aujourd'hui. Pourtant, d'après les anciens, autrefois à Saint-Symphorien, le pavet chantonnait... La petite ville est fière du temps où, dans la région, elle passait pour être ni plus ni moins la capitale de la galoche. A "Saint-Saint", les habitants ont eu l'idée de recueillir pour les conserver quelques témoignages des doyens qui ont vécu la grande époque. Car aujourd'hui, si la plupart des villageois travaillent en dehors de la commune, cela n'a pas toujours été le cas. Avant la guerre de 14, il y avait 1822 habitants. Les gens travaillaient essentiellement à des activités telles que la galoche ou de petits métiers. Mais pendant la guerre de 1939-1945, la production atteint son apogée. Les ouvriers confectionnaient deux sortes de galoches. D'abord, les galoches basses, ou des sabots-galoches comme la Mousquetaire. C'était une semelle en bois. Le dessus et le talon étaient en cuir. Portées par toute la population et surtout par les femmes, ces galoches étaient faites d'un dessus en cuir appelé "empeigne" et d'un talon de la même matière sur une semelle en bois. Il y avait des variantes comme la "Sabotine", portée dans la région de Saint-Etienne. Elle était formée d'une semelle en bois avec dessus en cuir et talon en bois attenant. Et puis il y avait aussi "l'Aurillac". Ce dernier modèle, porté en Auvergne était semblable à la "Sabotine". Mais le talon en bois était taillé à angle droit au lieu de venir, "en mourant", rejoindre le cuir [...]. Dans les années cinquante, l'industrie florissante de la galoche se meurt. Une à une, les fabriques ferment leurs portes. La chaussure, bien plus confortable, fait son apparition. Par ailleurs, le marché en pleine mutation passe sous la domination italienne. A Saint-Symphorien-d'Ozon, la production s'éteint, jusqu'en 1989, année où la dernière usine dépose son bilan. Aujourd'hui, le maire de la petite ville évalue la capacité active de sa commune au nombre d'emplois qu'elle propose. La cressiculture dont l'implantation à Saint-Symphorien remonte au XIXe siècle, une zone industrielle forte de quarante-cinq usines et quelques diverses petites entreprises sont là pour maintenir l'équilibre de l'emploi. Mais l'objectif de l'édile, qui ne veut pas faire de sa commune une ville industrielle "engorgée de fumé", serait de conserver l'esprit rural de Saint-Symphorien. En 1987, la petite ville organisait une foire de la galoche. Alors, à quand un petit musée du même nom ? Source : "Les galoches à la traîne" / Catherine Guinard in Lyon Figaro, 7 septembre 1989, p.32.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 13 négatifs.

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