[Mario Botta, architecte]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0617 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique Beaucoup de monde le 22 janvier 1988 au 247, cours Emile-Zola à Villeurbanne. L'architecte suisse Mario Botta présentait aux spécialistes de l'architecture de tous les journaux de France sa Maison du Livre, de l'Image et du Son. Elle ouvre au public le 14 mars et sera inaugurée officiellement bien plus tard, "certainement quand l'éjection présidentielle sera passée", laisse entendre le maire de Villeurbanne, Charles Hernu. De 1979 à 1989, quinze créations architecturales exceptionnelles voient le jour. Dix à Paris, cinq en province. On les appelle les "Grands Projets de l'Etat". Ils sont promus à un grade ambitieux celui du rayonnement culturel de la France. Intérieur et extérieur. Les officiels disent "pour faire mieux connaître notre patrimoine, mieux comprendre notre société, mieux préparer notre avenir". La Maison du Livre, de l'Image et du Son que l'on se permettra de résumer à l'américaine par "MALIS" (devenue MLIS), est l'un des cinq projets de province. Sa situation dans l'urbanisme villeurbannais la distingue de toutes les architectures dont on parle aujourd'hui. Il est effectivement très rare qu'un édifice en construction réussisse à se faire remarquer sur un linéaire de rue ou de boulevard. On retrouve dans la MALIS, plantée entre deux immeubles sans intérêt, la force des églises napolitaines qui n'ont pas besoin d'un immense parvis pour se faire voir. Elles sont là, baroques, dans un îlot urbain parmi tant d'autres. Mais, le bâtiment de Mario Botta ne se résume pas à sa seule place extérieure. Il est effectivement là, autonome par rapport à son environnement par le jeu d'un double plan de façades. A proximité du centre-ville, de la maison des sports et du centre culturel, avec pour vocation d'exprimer les originalités villeurbannaises par un nouveau signal culturel. Comme le TNP. La MALIS est comme une bibliothèque, complétée par une artothèque, un auditorium, une librairie commerciale (ce qui est unique dans un édifice public), un prêt audiovisuel, une médiathèque adulte et une médiathèque jeune. En tout cinq mille cinq cents mètres carrés pour deux cent mille documents disponibles dès l'ouverture. Globalement, le projet coûte quarante-trois millions de francs, dont treize millions de subventions de l'Etat. Mario Botta est un architecte de quarante-quatre ans. Très réservé, il ne manque pourtant pas une occasion d'élever un peu le débat en expliquant son architecture. C'est lui qui réalise la médiathèque de Chambéry. "L'architecture fait souvent des enveloppes autour du sujet, l'architecture est aussi et seulement considérée comme un objet esthétique, je dis qu'elle peut être un objet éthique, participer au retour de la ville comme un lieu de joie. Si on s'occupe de culture on doit parler culture. C'est ainsi pour la maison du livre." Mario Botta semble regretter que le chantier se soit très vite achevé - la première pierre a été posée en février 1986 par Jack Lang. Son puits de lumière autour duquel tourne toute l'organisation de son bâtiment ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes en architecture qui, le 22 janvier 1988, étaient présents. Mais il est rare que la pièce clef d'un lieu satisfasse tout le monde. L'essentiel étant qu'un bâtiment culturel accueillera vingt mille visiteurs en 1989 et sera ouvert six jours sur sept. Source : "Botta présente sa Malis" / Olivier Barban in Lyon Figaro, 23 janvier 1988, p.6.
note bibliographique "La ville à visage humain" / P.C. in Lyon Matin, 23 janvier 1988.

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