[Louis Piessat, disciple de Tony Garnier]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0758 FIGRPTP3023 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique Louis Piessat, disciple de Tony Garnier, vient de réaliser un livre sur son maître. Architecte de renom. Le seul à avoir été statufié de son vivant. Intarissable Louis Piessat. Pendant des heures il pourrait vanter les mérites de son "père en architecture", Tony Garnier. Pas étonnant qu'il en ait tiré un livre, peut être rébarbatif pour le profane, mais qui réhabilite le maître de l'architecture Lyonnaise. En 180 pages, Louis Piessat fait un tour d'horizon presque complet de l'oeuvre de Tony Garnier. Du séjour à la Villa Médicis où le concepteur du stade de Gerland nourrira son projet de Cité industrielle, base des concepts modernes de l'urbanisme, à la rencontre avec Edouard Herriot qui lui confie les grands projets de la ville de Lyon, en passant par la réalisation de l'hôpital de Grange-Blanche, devenu depuis hôpital Edouard-Herriot. Rien ne destinait Louis Piessat a embrasser la carrière d'architecte. Pour l'enfant de la Saône-et-Loire, débarqué à Lyon à neuf ans et demi, il n'y a qu'une seule passion : la décoration en meubles. Mais son père, qui possède une briqueterie, le dissuade et lui fait faire la connaissance du maître. Le père de Louis Piessat a en effet fourni toutes les briques qui dallent la halle aux bestiaux que Tony Garnier vient de réaliser à Gerland. "Ça a été pour moi une découverte. Je me faisais l'idée d'un monsieur important, ventripotent, une rosette de la Légion d'honneur grosse comme un chou-fleur", se souvient Louis Piessat. "Au lieu de ça, je l'ai vu arriver tout simple, frêle. J'ai été conquis tout de suite". Il devient son élève en 1922. Ce sera le début d'une longue amitié qui se continue à travers le souvenir. Après avoir travaillé trois ans dans son agence, Louis Piessat partira en 1931 pour Paris tenter le prix de Rome. Le livre mêle les souvenirs de l'intimité de Tony Garnier, Louis Piessat était régulièrement reçu dans la maison de Saint-Rambert, à l'Ile-Barbe. Dix années ont été nécessaires à Louis Piessat pour réunir la documentation sur la vie de Tony Garnier. "Un travail de bénédictin, confie Louis Piessat. Car si Tony Garnier est reconnu à l'étranger, son oeuvre est restée dans l'oubli en France". Un oubli que l'auteur explique par le fait que Tony Garnier n'était pas en phase avec son époque. Un style dépouillé, sans fioritures. Ces enseignements, Louis Piessat les a exploités dans ses constructions. En particulier dans la réalisation de l'abbaye Notre-Dame de Randol (Puy-de-Dôme), près de Clermont-Ferrand. Peut-être l'oeuvre dont aurait rêvé Tony Garnier, sans parvenir à la réaliser. Pour Louis Piessat, cette réalisation est l'aboutissement de sa vie. "Rien ne pouvait m'être plus agréable en tant que croyant et en tant que disciple de Tony Garnier". Pour cette abbaye, inaugurée en 1971, il a marié des lignes contemporaines avec l'application stricte de la règle de Saint-Benoît. Simplicité, rigueur, adéquation à la chose, simple, vrai et juste sont les critères hérités de Tony Garnier qui avait tracé la route. La beauté dans la simplicité, tel que l'avait préfiguré l'architecte dans son projet de Cité Industrielle. Un projet qui pose tous les principes de l'urbanisme moderne. Tony Garnier y avait inventé le concept de zonage, alors qu'à l'époque tous les urbanistes travaillaient sur des réalisations parcellaires, à l'exemple de la Cité-jardin anglaise. Ce livre pour Louis Piessat n'est donc qu'un juste hommage à Tony Garnier, estimant qu'il n'est pas trop tôt qu'on parle à Lyon de celui qui a été le seul à être statufié de son vivant. Un buste érigé à l'hôpital de Grange-Blanche, en 1937, pour couronner le succès de cet hôpital "à visage humain" réalisé sur le mode pavillonnaire, une révolution pour l'époque. Source : "De mémoire d'architecte" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 24 décembre 1988, p.2.
note bibliographique Tony Garnier par Louis Piessat : hommage à un maître / C.R.D. in Lyon Matin, 24 décembre 1988. - Tony Garnier, 1869-1948 / Louis Piessat, 1988 [BM Lyon, 6900 E2.5 GAR].

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