[Procès Klaus Barbie : Erhard Dabringhaus, témoin du...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP0238 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
historique Le procès de Nikolaus dit Klaus Barbie s'est déroulé du 11 mai au 4 juillet 1987 devant la Cour d'Assises du département du Rhône, au Palais de Justice de Lyon. C'était la première fois en France que l'on jugeait un homme accusé de crime contre l'humanité. Les charges retenues contre Barbie concernaient trois faits distincts : la rafle opérée à Lyon le 9 février 1943 à l'Union Générale des Israélites de France (UGIF), rue Sainte-Catherine ; la rafle d'Izieu du 6 avril 1944 ; la déportation de plus de 600 personnes dans le dernier convoi parti le 11 août 1944 de Lyon à destination des camps de la mort. Au terme de huit semaines d'audience, Klaus Barbie est condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décède le 25 septembre 1991 à la Prison Saint-Joseph à Lyon.
historique Erhard Dabringhaus qui sera l'un des premiers témoins du procès Barbie dirige une agence de voyage aux Etats-Unis. Il est aussi professeur à l'université de Détroit (Michigan) où il donne des cours sur l'histoire allemande. En 1948, il était l'un des agents du contre espionnage américain, le CIC, Central Intelligence Corp. Il travaillait alors à Augsbourg (Allemagne). C'est là qu'il va "employer" Barbie pendant sept mois, d'avril à novembre 1948. Le chef de la Gestapo lyonnaise est devenu l'agent X.3054. Les Américains estiment que sa valeur comme informateur dépasse infiniment tout ce qu'il pourrait avoir comme utilité en prison (voir Lyon Figaro, 2 mai 1987). Le 13 ou le 14 mai 1987, suivant le retard qui s'accumule depuis le début du procès Barbie, Erhard Dabringhaus passera à la barre des témoins après Gustavo Sanchez, l'ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement bolivien. Ils sont en effet cités tous les deux par les avocats de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriote (FNDIRP). Ils interviendront pour permettre à la Justice de se faire une idée de la personnalité de Barbie. La veille, Erhard Dabringhaus est passé devant le Palais de Justice, "où je ne rentrerai que pour apporter mon témoignage, dit-il, je ne veux surtout pas que quelqu'un puisse dire que je n'ai pas le droit de venir avant d'être convoqué". "Mais, continue-t-il, si j'avais pu faire ce que je voulais faire en 1948, aujourd'hui il n'y aurait pas de procès. J'aurai tué Barbie". Si l'on demande à cet ancien responsable du contre espionnage américain en Europe le style de missions dont il avait la charge, il reste flou, "rien du tout, seulement des services pour l'armée américaine. Pour Barbie non plus, je ne sais pas". Contre les communistes ? Peut-être, mais les Etats-Unis ne l'ont pas seulement utilisé contre les Russes. Contre tous ceux qui s'opposaient à nous. Si le Diable était venu me proposer ses services je l'aurai engagé. Je crois qu'avec Barbie, j'ai employé le Diable". A la-question que tout le monde se pose : Pourquoi les américains lui ont permis de s'enfuir, le professeur de l'histoire allemande répond : "c'est dans la mentalité américaine, je ne sais pas. Nous le payions, nous ne lui devions donc rien. Barbie s'est bien débrouillé, c'est tout ce que je peux dire". Source : "Je crois qu'avec Barbie j'ai employé le diable..." / Olivier Barban in Lyon Figaro, 13 mai 1987, p6.
note bibliographique "Audition : 'Barbie n'a jamais rompu avec les anciens SS" / Philippe Brunet-Lecomte in Lyon Figaro, 15 mai 1987, p.4. - L'agent américain Klaus Barbie / Erhard Dabringhaus, 1986 [BM Lyon, K 65864].

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