[Denys Arcand, réalisateur québécois]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0912 FIGRPTP0077 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 20 x 15 cm (épr.)
description A l'arrière plan, sur la gauche : Yves Jacques, comédien.
historique En février 1987, Denis Arcand était de passage à Lyon avec une partie des acteurs de son dernier film "Le Déclin de l'empire américain". Ce reportage photographique a été réalisé à cette occasion.
historique Disons-le tout de go : le film québécois de Arcand, oeuvre audacieuse, est bien plus passionnant que les pseudo-délices constipés d'Emmanuelle et autre Gwendoline. C'est que "Le déclin..." ne sollicite en rien le regard du spectateur. La fesse y est simplement un cadre dynamique pour des disputes insolites. Aucun voyeurisme exacerbé, mais un vocabulaire torride qui titille sans vergogne les tiroirs dissimulés entre nos deux oreilles. Au départ de l'entreprise : le souci de ne pas coûter trop cher. Or, qu'y a-t-il de meilleur marché dans le cinéma actuel ? "C'est un acteur lisant un bon texte". Aussitôt dit, aussitôt fait. Et voilà Denys Arcand mettant sur fiches des bribes de conversations tenues par lui-même, enregistrées par son oreille baladeuse, ou sournoisement volées à ses amis universitaires. "Les intellectuels ont des théories sur tout et peuvent argumenter sur tout. En particulier sur le sexe". De ses quatre cents fiches, il en dégage huit personnages. II en fait des historiens parce que c'est sa formation. De la quarantaine, car c'est sa génération. Des hommes et des femmes pour obtenir davantage de combinaisons. Des bavards insatiables, parce qu'il ne sait pas filmer "certaines choses". C'est donc en toute logique que le film trouve son premier titre : "Conversations scabreuses". Un peu tristounet, tout de même. Un rien répugnant aussi. "Trop gratuitement provocateur", pense-t-il. Se souvenant d'une phrase du dialogue qui démontre que le monde va à vau-l'eau parce que chacun ne pense qu'à satisfaire ses petites bassesses personnelles, il propose "Le déclin de l'empire américain". Faute de mieux, les producteurs acceptent. Non sans quelques angoisses bleues : "Ils avaient peur que le public confonde le film avec un documentaire sur le Nicaragua ou quelque chose de ce goût-là". On sait aujourd'hui que la peur les a vite quittés. Très vite même : grand triomphateur de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, il est à ce jour le plus gros succès au Canada. Et ce n'est pas fini, puisque la Paramount vient d'en acheter les droits de remake pour Denys Arcand, qui réaliserait lui-même la version américaine. Autant dire que ce "Déclin..." est au Québécois ce que le "Couffin..." est au Français. Seul regret de ce cinéaste qui entreprendrait ainsi son neuvième film : se séparer de ses comédiens. "Trois de mes personnages ont été écrits pour des acteurs précis. Les autres ont passé des auditions en vidéo. Mais si je n'avais pas trouvé les interprètes, j'aurai renoncé au film car il repose trop sur les comédiens". Sur qui reposera-t-il dans la nouvelle version ? Mystère. Mais quand on sait que Tom Selleck (Magnum) est un des trois qui langeront le bébé de Coline Serreau, on a quelque raison de frémir pour Denys Arcand. Source : "Le Québec avec un grand Q" / David Tran in Lyon Figaro, 11 février 1987, p.37.
note à l'exemplaire Photographie attribuée à Florence Bles. Tirage conservé en double exemplaire.
note bibliographique Le déclin de l'empire américain [D.V.D.] / réal. & scénario de Denys Arcand, 2004 [BM Lyon, F ARC DEC].

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