[La Grande mosquée de Lyon (maquette)]

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[La Grande mosquée de Lyon (maquette)]
droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT2780A 12
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Grande mosquée de Lyon. Daniel Ballandras et Frédéric Mirabaud, architectes ; 1992-1994.
historique Quatre mois après l'annonce par Michel Noir à l'Heure de vérité, de sa volonté de relancer le dossier de la construction d'une mosquée à Lyon et deux mois après la signature du permis de construire déposé par l'ACLIF pour un lieu de culte en bordure du boulevard Pinel, l'opinion lyonnaise, qui n'avait jamais été consultée sur ce sujet se manifeste en faveur de cette construction et intéressée par la démarche. Une tendance favorable à la décision prise par le maire de Lyon, qui ne cache pas une certaine division des esprits sur ce sujet mais qui montre que les Lyonnais ne sont pas hostiles au projet d'une mosquée dans la ville. Les résultats du sondage que l'Institut ARSH a effectué pour Lyon Figaro, surprendront les uns ou conforteront les autres, il font cependant apparaître que les Lyonnais s'intéressent à cette question et apportent pour la première fois de véritables éléments chiffrés. Dès la première question, l'opinion lyonnaise montre à la fois qu'elle est partagée et marque aussi sa préférence puisque 42% des personnes interrogées se déclarent plutôt favorables à l'idée de la construction d'une mosquée, alors que 28% y sont hostiles. On remarquera que ce sont les électeurs du Parti socialiste qui y sont le plus favorables (54%), que ceux qui ont voté pour Michel Noir se situent exactement dans la moyenne (42%) de l'échantillon et que les électeurs de l'UDF sont en retrait de cinq points par rapport à la moyenne. Les catholiques pratiquants y sont favorables à 44% et les catholiques non pratiquants sont divisés en trois tiers sur cette question : 33% pour, 34% contre et 34% indifférents. La deuxième question, qui évoque la mosquée en terme de proximité, est plus explicite encore. 55% des Lyonnais acceptent le principe d'une mosquée dans leur quartier, alors que 43% y sont hostiles. Par rapport à la question précédente, où les personnes interrogées avaient trois réponses possibles (favorable, défavorable, indifférent) cette deuxième question ne laisse qu'une alternative positive ou négative et on s'aperçoit alors, que les 30% d'indifférents de la première question se répartissent également entre ceux qui accepteraient une mosquée dans leur quartier et les opposants. Là encore, les croisements par affinités politiques confirment le soutien de la gauche à cette initiative puisque 73% des électeurs de Gérard Collomb se disent favorables à une mosquée dans leur proximité, contre 35% de ceux qui ont voté pour Francisque Collomb. A noter sur cette question que ce sont les catholiques pratiquants qui sont les plus réservés (oui à 48% et non à 51%) et ceux qui appartiennent à une "autre religion" (toutes les autres confessions sont regroupées sous ce vocable) qui approuvent ce projet massivement puisque 86% d'entre eux accepteraient la mosquée dans leur voisinage. Sur ces deux premières questions, on ne sera pas surpris de constater que le huitième arrondissement (où sera construite la mosquée) s'exprime différemment de la moyenne des Lyonnais en se disant plutôt défavorable au projet par 36% des voix contre 29% aux plutôt favorables et 35% aux indifférents ; et que c'est dans le sixième arrondissement que l'on refuse une mosquée dans son quartier (53% de non contre 47% de oui). Les troisième et quatrième questions abordent le sujet sous un angle plus politique, puisqu'elles portent sur l'hypothèse d'un référendum et sur l'opportunité de relancer le débat. Dans les deux cas, les réponses sont fermes et nettes. Les trois quarts des Lyonnais (74%) sont favorables à un référendum sur la mosquée et près des deux tiers des habitants (62%) pensent que Michel Noir a eu raison de relancer ce dossier. Pour le référendum. ce sont les électeurs du Front national qui y sont le plus favorables (92%), suivis des électeurs de l'UDF (79%). Les électeurs de gauche et ceux qui ont voté pour Michel Noir se trouvent en plein dans la moyenne des réponses 74%. Quant à l'opportunité de relancer ce dossier, les réponses favorables s'inscrivent sur une courbe inverse: c'est à gauche qu'on l'approuve le plus (74%), les électeurs de Michel Noir le soutiennent à 66%, ceux de l'UDF se placent au-dessous de la barre de. la moyenne (58%), et ceux du Front national pensent massivement (86%) que le maire de Lyon a eu tort de relancer ce dossier. C'est dans le huitième arrondissement que l'on souhaite le plus le référendum (83%), mais aussi dans le deuxième (77%). Les catholiques, eux aussi, l'appellent de leurs voeux (76% pour les pratiquants et 77% pour les non pratiquants), mais on notera également que les croyants des autres religions y souscrivent aussi (70%) et les non croyants dans une proportion moindre (64%) qui représente tout de même près de deux Lyonnais sur trois. A l'évidence, les Lyonnais ont la fibre démocratique et l'accumulation des consultations électorales ne semble pas les avoir blasés. Sur les sujets importants, ils tiennent à donner leur avis. C'est encore, et c'est logique, dans le huitième que l'on est le plus sceptique sur l'opportunité de relancer te sujet, l'opinion est très partagée sur ce point puisque 51% des habitants du huitième pensent que Michel Noir a eu raison. 47% estiment qu'il a eu tort. Mais la moyenne générale de 61% prouve que l'opinion lyonnaise approuve Michel Noir dans sa démarche, même si les catholiques sont moins enthousiastes (55% des pratiquants et 57% des non pratiquants). En mars [1989], les Lyonnais qui l'ont installé dans le fauteuil du maire confirment cette confiance. Enfin, les trois - quarts des Lyonnais affirment leur attachement à la liberté de culte (40% très attachés et 34% assez attachés), une affirmation qui vient en complément des quatre dernières questions du sondage. C'est bien parce qu'ils sont attachés à la liberté de culte que les Lyonnais sont globalement favorables au projet de mosquée, c'est parce qu'ils sont tout aussi attachés à la consultation démocratique qu'ils souhaitent également un référendum sur ce sujet. Le projet de la mosquée, sera incontestablement dans les semaines et les mois à venir au coeur de nombre de conversations, de campagnes ou de polémiques. Le sondage "Lyon Figaro-ARSH" aura le mérite d'apporter les premiers renseignements chiffrés objectifs sur le sujet, dans la corbeille du débat. Source : "La mosquée, pourquoi pas ?" / Jeanine Paloulian in Lyon Figaro, 20 octobre 1989, p.1-5.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00761.
note bibliographique "Mosquée de Lyon : les Lyonnais veulent un référendum" / Georges Sermet in Lyon Matin, 20 octobre 1989.

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