[Réunion publique des opposants à la construction d'une...

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT2780A 03
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
description A droite, debout : Camille Joux, président du comité de coordination des associations d'opposants à la mosquée de Lyon. A sa gauche, assise de dos : Mme Girod, présidente de l'association de défense des habitants du 8e arrondissement de Lyon. Adresse de prise de vue : Mairie du 8e arrondissement, 12, avenue Jean-Mermoz, Lyon 8e.
historique C'est finalement dans la grande salle de la mairie du huitième arrondissement que les associations d'opposants à la mosquée de Lyon ont tenu, [le 5 septembre 1989], leur première grande réunion de rentrée. Dans une ambiance tendue, parfois houleuse, où sont très vite réapparus les vieux démons de l'Islam. La réponse est venue [le 65septembre 1989], dans la matinée. Finalement, Henri Vianay a autorisé à la dernière minute la tenue de l'assemblée générale des opposants à la mosquée de Lyon à l'intérieur de sa mairie. Une décision en contrepartie d'un gage d'apaisement de la part des responsables du mouvement, et qu'Henri Vianay est venu en début de meeting expliquer en personne à la tribune. "Je voulais une association solidaire avec son maire, concernant les dérives qui se sont produites sur l'arrondissement". Le maire, citant les nombreux graffitis, bombages et autres qui se sont multipliés dans ce quartier de Lyon depuis la relance du projet de mosquée ainsi que des dégradations commises contre le magasin d'Emile Azoulay, conseiller municipal. Devant un auditoire peu attentif, Henri Vianay a demandé à ce que "chacun se conduise en responsable" et s'est estimé "heureux" de sa nouvelle position ayant obtenu de la part des organisateurs des "garanties d'apaisement". Mais le maire du huitième arrondissement a également tenu à prendre l'entière responsabilité des décisions prises. "Ce n'est ni Michel Noir, ni le préfet qui m'ont dicté ma conduite. J'ai revu ma position car j'ai obtenu des gages de tolérance". Cette mise au point effectuée, les débats ont pu commencer, sous la férule de Camille Joux, président du comité de coordination. Devant un parterre de plus de cinq cents personnes, le président a eu bien du mal à tenir les troupes. Faisant un bref rappel historique sur les conditions d'installation de la mosquée, le président du comité de coordination des associations de riverains s'est ensuite attaqué au fond du problème. Il a plaidé notamment en faveur de "petits lieux de culte, plus nombreux et près des musulmans". Camille Joux a également rappelé, reprenant les propos de Hocine Chabaga, les dangers de l'intégrisme musulman à propos duquel il estime que la "tolérance ne peut masquer la vigilance". Camille Joux a également dénoncé le "risque de pourrissement de la situation, comme cela s'est passé au Liban". "Il faut lutter pour empêcher la dérive", a-t-il appelé ensuite, insistant pour que l'action de son comité ne sorte pas du cadre de la légalité. Outre les études du permis de construire qui permettront éventuellement de l'attaquer devant la justice, Camille Joux envisage "très prochainement une action de masse pour prouver que les Lyonnais n'ont pas donné à Michel Noir un chèque en blanc". Des propos qui devraient se traduire très rapidement par une manifestation publique, de Bellecour aux Terreaux, un jour de conseil municipal. Mais si Camille Joux a su placer ses propos dans un cadre de tolérance, la seconde partie de la réunion a pris un tour plus politisé et surtout plus dur. La parole était donnée à la salle, qui s'est exprimée de manière générale sur un ton bien plus radical. Représentatifs, les propos de Maurice Depierre, militant du Front national, ovationné par l'assistance. Le conseiller d'arrondissement a fustigé l'apolitisme dont se targuent les membres du comité : "Vous vous dites apolitiques", a-t-il lancé en direction de la tribune, "mais le seul parti auquel on peut vous assimiler quand il s'agit de la défense de l'intérêt national, c'est le Front national", aussitôt applaudi par une très large partie de la foule présente. Et si Vincent Guittard a, lui, essayé de recadrer le débat, c'est plus vers l'ensemble des problèmes d'immigration que ce dernier a dérapé, Camille Joux rappelant à chaque occasion que les orateurs s'exprimaient librement et en leur nom personnel, sans engager l'association. Si le test de mobilisation des opposants à la mosquée de Lyon est une réussite, le danger pour les responsables de l'association est maintenant clair. Tenter d'échapper à la récupération politique par le Front national qui trouve là un terrain de choix, au-delà de ses espérances. [Le 5 septembre], les partisans de Jean-Marie Le Pen se sont taillé la part du lion. Source : "Tous d'accord pour dire non" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 6 septembre 1989, p.4.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP00559.

Retour