[Première prière de l'Aïd el-Kebir à la Grande mosquée de...

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[Première prière de l'Aïd el-Kebir à la Grande mosquée de Lyon]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT2781A 06
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : Grande mosquée de Lyon, 146, boulevard Pinel, Lyon 8e.
historiqueIl faudra encore attendre quelques mois pour que les musulmans de l'agglomération entrent définitivement dans les murs de la grande mosquée de Lyon, boulevard Pinel et en utilisent la salle de prière. Mais sans plus attendre l'inauguration, prévue pour le dernier jour du mois de septembre [1994], ils se sont donné rendez-vous [le 21 mai], pour célébrer dans leurs nouveaux locaux la prière de l'Aïd-el-kébir, la fête du sacrifice du mouton, à l'appel de I'Aclif, l'Association culturelle lyonnaise islamo-française. Le premier rassemblement qui ait eu lieu à l'intérieur de la mosquée, puisque lors de la prière de la fin du Ramadan, les travaux n'étant pas encore achevés, les musulmans lyonnais avaient prié à l'extérieur de l'édifice. [Le 21 mai], en raison de l'affluence, une centaine de fidèles a tout de même accompli ses dévotions devant la mosquée, où l'appel à la prière et le prêche du Grand Mufti Fahr Abdelkader étaient relayés par hauts-parleurs. Une animation inhabituelle pour le quartier, qui, à une heure matinale du week-end, a suscité la curiosité des riverains, observant de leur fenêtre un rituel que l'on n'a pas l'habitude de voir au grand jour dans l'agglomération lyonnaise. "Ce mode de sonorisation est exceptionnel car l'édifice n'est pas terminé et la salle dans laquelle nous avons prié est exiguë par rapport aux dimensions qu'aura la salle de prière de la mosquée", explique Rabah Kheliff, président de l'Aclif, "mais tout s'est bien déroulé, dans le calme, la sérénité, le respect du voisinage et des lois républicaines", poursuit-il en se voulant rassurant sur les nuisances que pourraient craindre les riverains. Une fois la mosquée consacrée au culte, elle sera d'ailleurs ouverte à la visite pour tout un chacun, avec un guide, ajoute-t-il, manifestant ainsi une volonté pédagogique. La visite a déjà commencé dès [le 21 mai], les nombreux fidèles venus prier découvrant l'avancement des travaux. La grande salle de prière n'attend plus que son lustre monumental et le Mirhab (alcôve qui indique la direction géographique de La Mecque) ses mosaïques. Montrer le visage d'un Islam français et tolérant est bien la préoccupation de l'Aclif, au moment où se manifestent plus volontiers les intégrismes. "La mosquée doit être le phare de l'Islam dans la région lyonnaise. Nous devons donc nous montrer vigilants, nous n'avons pas le droit à l'erreur et ne prêter le flanc à aucune critique", affirme-t-il au moment où commence à se mettre en place l'administration de la future mosquée de Lyon. Le Comité de construction de la mosquée, sa tâche achevée, s'est en effet sabordé, pour céder la place à trois structures. L'Aclif poursuivra son but culturel, tandis que le côté cultuel sera confié au Cira, le Conseil islamique Rhône-Alpes. Une nouvelle association dans laquelle siègent les anciens membres du comité de construction ainsi que des représentants choisis par les consulats des pays musulmans. Quant à l'administration de l'immeuble à proprement parler, une société civile immobilière est en cours de constitution. Dans les prochains mois sera mis en place un conseil de gestion de la mosquée par le Cira et l'Aclif avec à sa tête un directeur administratif. Il devra également être choisi un Imam, un poste stratégique, pour lequel Rabah Kheliff affirme avoir déjà beaucoup de candidatures. Mais il fixe un profil type de celui qui aura la charge de conduire les fidèles à la prière : "Francophone, francophile, c'est un théologien qui pourra mener des relations fructueuses aussi bien avec Monseigneur Decourtray qu'avec le grand Rabbin Wertenschlag". Le président de l'Aclif entend ainsi résister aux sirènes islamistes qui se verraient volontiers s'approprier le contrôle de la première grande mosquée de la région Rhône-Alpes. Source : "Première prière dans la mosquée" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 23 mai 1994, p.2.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP06784.

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