[Restauration du plafond de l'Opéra de Lyon]

[Restauration du plafond de l'Opéra de Lyon]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0150 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historiquePlace de la Comédie, côté Grand-Théâtre, le temps des palabres a enfin cédé le devant de la scène au temps des travaux. Les hommes politiques ont cessé de tergiverser (encore qu'on ne sache toujours pas officiellement le montant de la participation de l'Etat à la réhabilitation du bâtiment) et les hommes de l'art ont pu prendre les choses en main. Le chantier lui aussi pu s'ouvrir... alors que l'Opéra est maintenant fermé depuis un an et demi. Les travaux devraient débuter réellement au printemps 1989, après qu'ait été joué le vaste prologue de l'affaire : le sauvetage du plafond de la salle. Une peinture classée en bien piteux état, que les Monuments historiques s'emploient désormais à sauver de l'anéantissement. Il n'a vraiment jamais eu de chance ce malheureux plafond ! Non seulement on ne sait pas au juste ce que représentent certaines scènes le constituant, mais de plus, il est même orphelin de père. Datant de la construction du théâtre par les architectes Chenavard et Pollet, entre 1827 et 1831, traité dans le genre néo-antique alors fort à la mode chez les épigones du style davidien, il regroupe un ensemble de quinze panneaux, en deux frises concentriques. Pour le panneau central, pas de problème : les Arts et le Travail entourent une ville de Lyon aussi digne que laurée, assise sur un imposant siège en forme de têtes de lion. Mais pour les autres scènes, les allégories sont moins claires. Quant à l'auteur, les noms les plus divers ont été avancés, sans qu'aucun document n'ait été découvert dans les archives. Peut-être Cosse, ou Redouté et Perret. ou Abel de Pujol, qui tous ont travaillé à la décoration de la salle. Le dernier l'emportant généralement au hit-parade des attributions. Quoi qu'il en soit, avec ses peintures encadrées dans des stucs dorés abondamment décorés de palmettes, amours joufflus et autres coqs gaulois (on était en pleine Monarchie de Juillet), notre bon vieux plafond a eu bien des malheurs. Dès le début, ayant les plus grandes peines du monde à soutenir une insupportable toiture en tuiles, il manqua s'écrouler dans la salle et se cintra d'un bon mètre en son centre. On restaura, déjà, le bâtiment et le plafond fut l'objet de divers travaux au cours des ans. Noirci par la fumée du lustre, lequel ne fut supprimé qu'en 1896, ébranlé par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, il est vraiment à toute extrémité. Certains, peu soucieux du patrimoine lyonnais, auraient aimé voir disparaître cet empêcheur de construire en voûte. Heureusement, les Monuments historiques l'avaient fait classer et, depuis, veillent sur lui avec un soin jaloux. Mais il a fallu se décider à le conserver. Quitte, selon le projet Nouvel IV, qui ne reconstruit pas la salle à l'identique, à l'envoyer se faire pendre ailleurs. C'est l'architecte des Monuments historiques, Jean-Gabriel Mortamet, grand spécialiste du patrimoine lyonnais, qui s'est vu chargé de cette délicate mission... Source : "Travaux au sommet" / Gérard Corneloup in Lyon Figaro, 28 décembre 1988.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP03614.

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