[Conseil municipal de Lyon : séance du 19 septembre 1994]

[Conseil municipal de Lyon : séance du 19 septembre 1994]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0074 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
descriptionLe groupe socialiste au Conseil municipal de Lyon avec, de gauche à droite : Yves Bismuth, Martine Roure, Gérard Collomb et Jean-Pierre Flaconnèche.
historiqueA la différence de l'assemblée grenobloise, où la séance du conseil municipal a débuté dans des conditions houleuses, le calme et le recueillement se sont imposés dès les premières minutes de séance, par l'hommage appuyé de Michel Noir au Primat des Gaules [Albert Decourtray, décédé le 16 septembre 1994]. Un hommage sans minute de silence, laïcité des institutions oblige, a précisé le maire de Lyon, mais non sans respect pour les uns, prière pour les autres. Les édiles lyonnais n'ont fait que peu de cas des derniers développements des démêlés judiciaires de Michel Noir, renvoyé en correctionnelle devant le juge Courroye. Seul Gérard Collomb, président du groupe socialiste, a évoqué cet épisode, affirmant que "tout a été dit" lors des précédentes séances du conseil où il en avait été question. "J'ai n'ai rien à dire, a déclaré le conseiller socialiste, et je n'aurai pas la fausse pudeur de certains de mes collègues. Mieux vaut exprimer ses sentiments face à vous que d'alimenter les rumeurs lors des dîners en ville ou supputer sur la chute de la Maison Noir". C'est en fait sur le problème des subventions aux groupes politiques que Gérard Collomb a pris la parole, souhaitant que le conseil municipal attire l'attention des pouvoirs publics sur l'acuité du problème, mais également pour "refuser l'amalgame qui se fait dans l'esprit des Lyonnais que le judiciaire et le politique sont intimement mêlés". "C'est effectivement mieux d'en parler ici, Gérard Collomb, lui a rétorqué Michel Noir, mais c'est peut-être parce que vous comme moi nous ne sommes pas habitués à ces dîners en ville". Sur ce terrain la polémique devait être close, hormis l'inquiétude de Gérard Collomb croyant déceler quelque "paralysie de l'action municipale" en raison de l'influence des affaires sur la gestion de la cité. Les interventions suivantes, la contestation venant des rangs de la majorité municipale, allaient conforter dans son opinion le chef de file de l'opposition, qui ne manquait pas de ressaisir au vol les tentatives d'égratigner le maire de Lyon. La grande question de la soirée a en effet concerné la mosquée de Lyon qui sera inaugurée le 30 septembre 1994. Pour un temps, la salle des délibérations du Conseil municipal s'est transformée en prétoire qui a vu s'affronter deux avocats : Me André Soulier demandant des détails précis sur l'origine du financement de la mosquée, et Me Alain Jackubowicz, adjoint au respect des Droits et cheville ouvrière du projet de mosquée depuis 1989 au sein de la municipalité lyonnaise. Dans ce duo s'est immiscé un troisième élu, Jean-Michel Dubernard, qui lui a posé "les questions que se posent des citoyens sur le financement et le montage juridique". "Je ne comprends pas que ton nom ait été cité à côté de celui de gens qui sont contre la mosquée", a répliqué l'adjoint au respect des Droits à son collègue Jean-Michel Dubemard, le sifflant ainsi hors-jeu et lui rendant aussi la monnaie de sa pièce de ses déclarations hostiles au maire de Lyon datant de la semaine dernière. En revanche, Alain Jackubowicz a pris longuement le temps de retracer le cheminement d'un dossier laborieux, entamé voici quinze années, et renouvelé sa confiance à l'Association culturelle lyonnaise islamo-française (Aclif) porteuse du projet qui s'est battue "contre vents et marées". Engageant ses responsables, présents dans les rangs du public, à faire eux-mêmes la lumière sur le financement et à publier leurs comptes pour "tordre le cou aux rumeurs". Alain Jackubowicz regrettant, au passage, les imperfections de communication de l'association. Quant à la création d'une société civile immobilière tant contestée par les nouveaux opposants à la mosquée, l'adjoint de Michel Noir a simplement fait valoir que la basilique de Fourvière bénéficiait d'un montage juridique identique. Et pour le choix de l'Imam, il s'est réjoui qu'un "pas en avant" ait été accompli par rapport aux habitudes, en désignant, peut-être un étranger, mais une personnalité baignée dans la culture française. [...] Source : "Polémique d'après conseil" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 21 septembre 1994, p.2.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP07005.
note bibliographique"Séance à l'ombre des affaires" / Frédéric Poignard in Lyon Figaro, 19 septembre 1994, p.1-2.

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