[Visite de chantier du Centre d'histoire de la Résistance...

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTL0033 21
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
description Adresse de prise de vue : Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation, 14, avenue Berthelot, Lyon 7e.
historique Le temps érode la faculté collective de se souvenir. Sans relais, sans relance, la mémoire s'appauvrit. Le procès de Klaus Barbie fut, en 1987, l'un de ces événements qui firent reculer l'oubli. Maintenant, il faut d'autres points de fixation, d'autres repères. Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, qui sera inauguré le 15 octobre 1992 à Lyon, en sera un. Le cadre choisi pour accueillir ce centre a une dimension symbolique et tragique : siège de la Gestapo, l'école de Santé militaire de l'avenue Berthelot, dans le 7e arrondissement, fut, sous l'occupation, le centre de tri et de tortures par lequel transitèrent tant de Résistants ou de Juifs avant de partir vers les camps de concentration. Vers la mort. Comment, en regardant ces murs, en traversant ce décor même réaménagé, comment ne pas penser à toutes les souffrances infligées là aux hommes et aux femmes tombés entre les mains de la police allemande, à ce face à face de la misère et de la haine ? Lieu du souvenir, ce centre sera aussi un lieu d'échanges, de recherches, de rencontres pédagogiques offrant aux visiteurs un éventail de possibilités dont le maire de Lyon, Michel Noir, a pu avoir une idée assez complète au cours d'une visite de chantier organisée le 27 juillet, en fin de journée, c'est-à-dire trois petits mois avant une inauguration que prolongeront les débats d'un colloque international sur le thème "Résistance et mémoire. Les leçons de la mémoire". La réalisation de ce centre, qui représentera un coût de 35 millions de francs, est en voie d'achèvement. Les travaux de structures sont pratiquement terminés, il reste à effectuer les finitions, à installer les système audio-visuels et à mettre en place le contenu muséographique ou informatif. Comment sera-t-il agencé ? Au rez-de-chaussée, un hall d'accueil avec des plots image-son évoquant différents thèmes, un mur de la mémoire, une galerie-actualités et une salle de conférence. Au sous-sol, les salles réservées aux expositions temporaires. Au premier étage, les expositions permanentes. Enfin au deuxième étage, un centre de documentation et un espace-enfants. L'ensemble couvrira au total une surface de 3000 mètres carrés. A travers des documents, des archives, des reconstructions symboliques, grâce à des montages vidéo, des diaporamas, à la mise en oeuvre des techniques les plus modernes de la muséographie... seront illustrés les principaux aspects de la période 1939-45 : la Résistance, la déportation, le génocide, I'Etat français, la politique de la collaboration, la Libération, la vie quotidienne à Lyon sous la botte allemande... L'attente du grand public, celle des chercheurs et des universitaires qui visiteront le centre ne seront pas identiques. Le mérite de ces moyens techniques sera de permettre à chacun de "construire" sa visite, en fonction de ses centres d'intérêts, de sa propre demande, de sa disponibilité ou plus simplement de son âge. Instrument de connaissance ? Oui, moderne, mais traité avec un parti pris de donner ou de rendre, par le symbole, un contenu émotionnel aux pièces présentées. Au premier étage, celui des expositions permanentes (500 mètres carrés), le visiteur progressera sous un ciel bleu-nuit, entre deux murs crénelés, percés de niches qui abriteront témoignages et évocations de l'époque selon les thèmes successivement traités : Lyon capitale de la Résistance, la chronologie de la lutte des réseaux, Vichy, la collaboration, le rôle des églises, la répression mais aussi le sauvetage des Juifs, la politique nazie d'exclusion (diaporama), etc. On verra, reconstitués : un cinéma, un logement de l'époque à Lyon, un wagon-prison, une imprimerie de la Résistance. Des repères... Source : "Un centre d'histoire, un lieu de mémoire" / Gérard Schmitt in Lyon Figaro, 28 juillet 1992, p.1-2.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05293.

Retour