["Tabou", revue négationniste (Jean Plantin, éditeur)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon
technique 1 photographie numérique : couleur
historique La justice lyonnaise a confirmé, [le 25 juin 2003], la révocation du sursis de l'éditeur négationniste Jean Plantin, condamné en juin 2000 par la cour d'appel de Lyon à deux fois six mois de prison avec sursis, à des peines d'amende et à une interdiction de publier pendant trois ans pour "contestation de crime contre l'Humanité". N'ayant versé le moindre denier aux parties civiles et s'étant obstiné de toute sa morgue à publier des textes au parfum nauséeux via sa maison d'édition Akribeia ("exactitude" en grec), Jean Plantin, condamné à six mois de prison ferme, serait le premier négationniste français invité à méditer ses pensées mal embouchées à l'ombre des barreaux d'une prison. Des cas similaires existent en Suisse et en Allemagne, affirment certains spécialistes. Maître Eric Delcroix, le conseil parisien de Jean Plantin, a d'ores et déjà annoncé que son client allait se pourvoir en cassation. Selon toute vraisemblance, l'éditeur négationniste ne devrait pas être mis sous écrou avant que toutes les voies de recours - le pourvoi en est une - soient étudiées par la justice. Né le 23 juillet 1965, Jean Plantin a croisé le fer avec la justice lyonnaise à de nombreuses reprises. En mai puis en octobre 1999, l'ancien étudiant des universités Lyon II et Lyon III est en effet condamné par le tribunal correctionnel de Lyon pour les écrits révisionnistes et antisémites féroces recensés dans sa revue Akribeia dont le premier numéro paraît en novembre 1997. Les jugements sont confirmés en appel, assortis d'une mise à l'épreuve interdisant au factotum de Robert Faurisson de poursuivre ses activités éditoriales. Passé expert en la matière, Jean Plantin décide alors de narguer ses juges. Entre octobre 2000 et 2002, c'est-à-dire à des dates postérieures à sa condamnation, il publie force ouvrages portés sur la question négationniste dans le but d'en défendre et l'esprit et la lettre. Il en va ainsi, pour ne citer qu'elle, de la luxueuse petite revue "Tabou", qui voit le jour en mars 2002. En la compulsant, on tombe nez-à-nez avec quelques-uns des textes honteux qui ont forgé la notoriété de la clique négationniste française, l'anglo-françois Robert Faurisson se présentant en tête de cordée avec son classique "Le Journal d'Anne Frank est-il authentique ?". C'est d'ailleurs à l'ancien maître de conférence en littérature de Lyon II que Jean Plantin décide, en septembre 2001, de céder les parts de Akribeia pensant ainsi - à tort - se décharger de ses responsabilités éditoriales. Il s'avérera par la suite que Jean Plantin demeurera l'éditeur de fait d'Akribeia "puisque c'est directement à son nom que l'on peut commander les ouvrages inscrits au catalogue de sa maison d'édition", explique Marie-Noëlle Fréry, avocate de l'association SOSRacisme. Convoqué en décembre 2002 par la justice pour l'examen de la révocation de son sursis, Jean Plantin avait été condamné, en janvier 2003, à six mois de prison ferme. "Le mensonge historique ne saurait constituer l'expression d'une simple opinion personnelle", avait alors estimé le tribunal dans ses attendus. Soutenu par Robert Faurisson depuis sa retraite de Vichy, où il vit, et par le frontiste Bruno Gollnisch, Jean Plantin avait fait appel. L'audience s'était tenue à huis clos le 14 mai [2003]. L'association étudiante Hippocampe, de la faculté Lyon III Jean-Moulin, s'est "félicitée" de la condamnation à de la prison ferme de Jean Plantin. "C'est l'application pure et simple de la loi. C'est normal", a estimé Laure Thoral, présidente de l'association. De son côté, le Cercle Marc-Bloch, association de lutte contre le négationnisme contactée par Lyon Figaro, souligne : "Le jugement de la cour d'appel confirme que le tribunal administratif s'est fourvoyé". Le 21 juin [2003], jour du soixantième anniversaire de l'arrestation de Jean Moulin, le tribunal administratif de Lyon a restitué à Jean Plantin ses deux diplômes d'histoire, une maîtrise et un diplôme d'études approfondies (DEA), que les universités lyonnaises Lyon II et Lyon III avaient annulés en 2000 et 2001, dix ans après leur obscure obtention (Lyon Figaro du 19 et du 23 juin 2003). Source : "Plantin à la case prison" / Fabrice Arfi in Lyon Figaro, 26 juin 2003, p.2.

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