[Centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu. Exposition Jacky...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon
technique 1 photographie numérique : couleur
description Adresse de prise de vue : "La tapisserie interrompue", chapelle du centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, 290, route de Vienne, Lyon 8e.
historique La chapelle du centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu présente jusqu'au 28 septembre 2001 "La tapisserie interrompue", oeuvre unique de Jacky Garnier. Composée de cinq panneaux, longue de deux cent vingt-cinq mètres, l'oeuvre est la retranscription imagée d'épisodes de la vie de l'artiste teintée d'une réflexion très personnelle sur la relation à l'autre et au monde.
historique La tapisserie, du fil de laine teint cousu sur une toile de jute marque au premier abord par sa taille. L'oeuvre, aux gigantesques dimensions, est le fruit de nombreuses années de travail. Un travail acharné. L'artiste n'avait pas décidé de la fin de son oeuvre, en effet seule la mort ou le sentiment d'avoir terminé une recherche très personnelle pouvait déterminer l'achèvement de la création, comme l'achèvement d'une recherche, d'une quête. Peuplée de personnages, d'animaux, d'arbres et d'innombrables volutes, "La tapisserie interrompue", riche de couleurs vives, est un recueil d'images mentales retranscrites pêle-mêle. Jacky Garnier découvre l'art lors de son service militaire. Agé d'une vingtaine d'années, il souffre d'une dépression nerveuse et décide alors d'utiliser la peinture et le dessin comme exutoire, remède à la maladie. D'abord sur papier, puis sur tissu, il fixe ses idées, ses rêves, ses douleurs et ses peurs. Après quelques mois de lutte, guéri de sa dépression, il devient professeur de lettres et poursuit son activité créatrice et artistique. L'idée de produire une oeuvre gigantesque ne lui vient que plus tard. Il dessine alors les plans d'une immense tapisserie et les retranscrit au fur et à mesure sur un canevas évoquant ses rêves et pensées intimes : "L'image n'est pas l'illustration d'une idée, ni le fruit d'une recherche esthétique. Elle est saisie lorsqu'elle jaillit d'un rêve, d'un dessin automatique, d'une forme dans un feuillage, ou comme une réponse à une situation vécue, précise l'artiste. Aucun carton n'est réalisé à l'avance. Je n'aime pas analyser les images, ayant peur de perdre toute spontanéité". De ce voeu de spontanéité naît une oeuvre brute d'une grande beauté, propice au rêve et à l'émerveillement. La création dégage une impression de chaleur et de bonheur, soulignée par les tons chauds de la tapisserie, mariant rouges et oranges. D'autres plans, plus froids de par l'utilisation des tons de bleus et de verts créent une atmosphère plus mélancolique, plus dure et évoquent des instants tragiques de la vie de l'artiste, comme la mort d'un ami. L'artiste décide de ne pas terminer la tapisserie, cinq ans après avoir réalisé ses premiers dessins. Elle est alors exposée et finalement conservée dans les coffres du musée d'Art brut de Lausanne. Ce musée accueille des oeuvres de personnes souffrant de troubles psychologiques et d'artistes contemporains marginaux, loins de tout courant artistique. Jacky Garnier avait souhaité créer une oeuvre que personne ne pourrait acheter et qu'aucun musée ne pourrait exposer, et c'est finalement Michel Thévoz, conservateur du musée d'Art brut qui a proposé à l'hôpital lyonnais, désireux de présenter des oeuvres au public, d'exposer cette création originale. La chapelle de l'hôpital se révèle être un merveilleux écrin pour cette tapisserie interrompue qui affiche ici dans un labyrinthe de couleurs, le grand talent de Jacky Garnier. Source : "Art brut à la chapelle" / Nicolas Misery in Lyon Figaro, 14 septembre 2001, p.26.

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