[Football : Olympique lyonnais - Troyes (1-0)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon
technique 1 photographie numérique : couleur
historique Si vous voulez assister à une victoire de l'OL cette saison, inutile de perdre votre temps. Contentez vous d'arriver à la fin du temps réglementaire. Derrière cette boutade se cache une réalité qui n'aura pas échappé aux 28.000 spectateurs présents, [le 26 août 2000], à Gerland. En effet, comme lors de leurs deux premiers succès de la saison, en Champion's League, face à l'Inter Bratislava, les hommes de Jacques Santini ont dû attendre les arrêts de jeu pour arracher la décision face à Troyes. On jouait la 93e minute. Sur une ultime relance lyonnaise, Jérémie Bréchet, côté gauche, balançait un long centre au deuxième poteau. Dans le bon timing, Foé parvenait à élever sa grande carcasse au dessus de deux défenseurs adverses pour placer une tête piquée, croisée, imparable. Heurtebis, statique sur sa ligne, ne pouvait que constater les dégâts. Après plus d'une heure et demi de résistance acharnée, la forteresse troyenne venait de céder et Foé, promu héros de la bataille de Gerland, s'en allait recueillir les honneurs dûs à son rang. "Ce but me ravit... C'est d'abord l'aboutissement d'un effort collectif et un gros ouf de soulagement pour tout le monde, face à des Troyens qui ont bien joué le coup. On a fourni beaucoup d'efforts, parfois un peu trop désordonnés, d'où pas mal de déchet. Il faut encore travailler dans ce domaine pour être plus compact dans le jeu. L'essentiel, aujourd'hui, c'est d'avoir pris les trois points et d'avoir bien négocié une semaine très importante pour le club", confiait Marc-Vivien Foé. En net regain de forme, l'international camerounais aura été l'une des grandes satisfactions de la soirée. C'est déjà lui qui, en début de partie, avait donné le tempo à une équipe olympienne conquérante, évoluant en 4-3-3 avec une attaque Anderson-Vairelles-Marlet, alors que Malbranque était préféré à Dhorasoo au poste de meneur. Cette option audacieuse faillit porter ses fruits dès les premières minutes. Est-ce l'effet de l'orage qui zébrait le ciel de Gerland ? Toujours est-il que, vifs comme l'éclair, les Lyonnais effectuaient une entame de match du tonnerre. Conséquence, un déluge d'occasions s'abattait rapidement sur la cage troyenne. Anderson ratait le cadre à bout portant, puis Heurtebis sortait le grand jeu sur une tête de Vairelles. Chanceux, le gardien aubois était encore sauvé par Tourenne, repoussant miraculeusement sur sa ligne une frappe de Vairelles détournée par Anderson. On jouait depuis à peine un quart d'heure. Le public se régalait enfin. Malheureusement, ce feu d'artifice olympien allait vite se transformer en pétard mouillé. Sur une pelouse de plus en plus glissante (arrosage et pluie), les hommes de Jacques Santini perdaient leurs appuis et la maîtrise du jeu. Troyes en profitait pour porter le danger dans la camp adverse par Djukic, Goussé et Jezierski. L'OL n'affichait plus la même assurance et retombait dans ses travers. Relance approximative, fébrilité défensive, manque de percussion en attaque... Durant toute la seconde période, les Lyonnais allaient ainsi se heurter à une défense troyenne renforcée et parfaitement organisée. Tour à tour, Anderson et Foé rataient le cadre. Pire, l'OL restait sous la menace des contres aubois, notamment sur un centre de Djukic faisant souffler un vent de panique dans la surface. Dans ces conditions, Jacques Santini pouvait louer la ténacité de son équipe, récompensée par la tête victorieuse de Foé. "Sur ce match, l'aspect mathématique était plus important que la manière, estime l'entraîneur lyonnais, expulsé après le but pour quelques propos déplacés. Mais, malgré le résultat, l'entraîneur que je suis ne peut se satisfaire pleinement de la prestation de l'équipe. Notre jeu s'est effiloché après vingt-cinq bonnes premières minutes. Dans les vingt dernières minutes, on a assisté à une rencontre complètement débridée où les deux équipes ont eu leur chance. Mes joueurs n'ont jamais lâchés et cette volonté collective a été concrétisée par le but de Marco. Cela dit, j'admets que nos efforts ont été un peu désordonnés. Ce succès est vraiment très important avant d'entamer un mois de septembre enthousiasmant à jouer. Maintenant, il est clair qu'à l'avenir, la volonté de suffira pas pour bien négocier les importantes échéances qui nous attendent. On va donc profiter des dix jours de break pour effectuer quelques réglages et revenir avec un autre visage". Avant d'entamer ce terrible mois de septembre par un explosif déplacement à Geoffroy-Guichard, le mercredi 6 septembre [2000], les coéquipiers de Sonny Anderson ont profité de ce premier succès en championnat pour se replacer en milieu de tableau. L'OL pointe désormais en douzième position et revient surtout à quatre points du trio de tête. Source : "Une si longue attente" / Pascal Auclair in Lyon Figaro, 28 août 2000, p.14.

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