[Effondrement du parc-relais TCL de Gorge-de-Loup]

[Effondrement du parc-relais TCL de Gorge-de-Loup]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historique[Le 16 juillet 2001], trois heures avant la fermeture nocturne quotidienne de l'équipement, le parc-relais TCL de Gorge-de-Loup était pratiquement vide. Aux alentours de 23h15, une partie de la dalle supérieure du parking s'est effondrée de manière inopinée, entraînant dans son passage l'affaissement des trois niveaux inférieurs. Les pompiers, appelés immédiatement sur place, ont minutieusement scruté les lieux. Aucune victime n'est à déplorer, de même qu'aucun véhicule n'a été touché par ce spectaculaire effondrement. De l'avis de tous, on a pourtant frôlé la catastrophe. Ce parc-relais TCL, situé à proximité de la ligne D, a été mis en service en 1998 et accueille quotidiennement près de sept cents véhicules. Il affiche complet quasiment tous les jours. En dépit de la baisse de fréquentation liée à la période estivale, quatre cents véhicules avaient pourtant pris place dans le parking en journée et, ce soir là, seulement quatre y restaient encore. "Heureusement que le spectacle des Nuits de Fourvière était un "truc de jeunes", note un employé des TCL. Dans le cas d'un spectacle plus classique, le parking aurait été complet et on aurait certainement eu des morts". Les rares voitures stationnées, qui n'ont pas même une rayure, ont été sorties par les agents de la sécurité. Plus aucun client ne devait circuler dans cette zone. Après cet accident, le Sytral, autorité organisatrice des transports dans le Rhône et l'agglomération lyonnaise et propriétaire du bâtiment, doit faire face à plusieurs problèmes. Dans un premier temps, il se doit d'assurer la sécurité sur le site. "Le soir de l'accident, dès 1 heure du matin, on a dû faire partir cinq ou six badauds, explique Philippe Bayle, responsable TCL des Parc-relais. L'éboulement est, certes, très impressionnant, mais il ne faut pas oublier que les lieux restent dangereux et que des débris ou même des morceaux de béton plus importants peuvent encore céder. L'ensemble du parking a, d'ores et déjà, été fermé à la circulation et les barrières fixées. Un arrêté municipal réglementant le tout. Les TCL ont, par ailleurs, mis en place un dispositif particulier composé de deux gardes qui surveillent en permanence les lieux. Autre problématique : trouver de nouvelles places pour les usagers du métro Gorge de Loup, qui vont recommencer à affluer à la rentrée des vacances. "Avant que le parking ne soit rouvert, ce sera très long. Il ne faut pas rêver, d'ici septembre le dossier ne sera pas réglé" commente Bernard Rivalta, nouveau président du Sytral, qui s'est rendu sur les lieux, [le 17 juillet] après-midi. Pendant les vacances, les voitures seront orientées vers le parc de Vaise. Mais dès la rentrée, le Sytral devra trouver un emplacement pour les six cent quatre-vingt véhicules accueillis quotidiennement à Gorge-de-Loup. "On ne pourra pas laisser ces voitures se garer en stationnement sauvage dans le quartier. On va devoir gagner des places dix par dix", continue l'élu socialiste. D'autant que les Transports en commun lyonnais n'entendent pas se passer de ce parc-relais. "Ces parkings de proximité sont importants, rappelle Bernard Rivalta. Ils évitent que les voitures entrent dans la ville". Les représentants du Sytral et des TCL s'accordent pour dire qu'il s'agit-là d'un "malheureux accident". Il n'y aurait pas de soucis à avoir quant à la sécurité des autres parcs. "Chaque ouvrage a sa conception technique particulière, il n y en a pas d'autre sur le modèle de Gorge-de-Loup" commente le responsable des parc-relais. Un expert a cependant logiquement été désigné pour étudier les causes de l'effondrement de cet ouvrage qui avait nécessité un investissement de 45 millions de francs. A l'heure actuelle, le Sytral veut connaître le responsable, celui à qui incombera le coût des travaux. Bureau d'étude du projet, entreprise de construction, bureau de contrôle du chantier, l'enquête permettra de l'identifier. L'ingénieur en béton armé qu'est Bernard Rivalta explique le déroulement des opérations : "Maintenant, il faut refaire des calculs et voir si des ferraillages n'ont pas été oubliés". Parmi les hypothèses avancées, on parlait déjà hier d'une fissure due aux vibrations des trains à proximité. Bernard Rivalta réplique en précisant que "ce genre de dalle est plus réactive aux chocs thermiques qu'aux vibrations". Il estime, par ailleurs, que le revêtement utilisé pour ces dalles peut atteindre une température de "60 à 70 degrés". La dalle n'aurait ainsi pas résisté aux conditions climatiques de ces derniers jours. Simple hypothèse. "Ce ne sont pas des excuses, si l'ouvrage et les plans sont bien conçus, ça ne doit pas arriver", conclut le président du Sytral. Source : "Le parc relais condamné" / Carine Bar in Lyon Figaro, 18 juillet 2001, p.3.

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