[Vidange du réservoir d'eau Bron-Vinatier]

[Vidange du réservoir d'eau Bron-Vinatier]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historiqueAvec ses arches ocres et ses poutres solidement ancrées, résonnant dans l'enceinte vidée de son eau, le plus ancien des réservoirs du quartier du Vinatier apparaît ces jours-ci comme une étrange cathédrale. Bien plus qu'un château d'eau, ce réservoir d'eau potable, qui contribue à l'alimentation de la moitié de l'agglomération, révèle une architecture originale. Ses cuves, d'une capacité de 17 millions de litres, commenceront à être nettoyées [le 2 février 2001]. Pendant six mois, tous les châteaux et réservoirs d'eau du quartier seront ainsi passés au peigne fin. Pour garantir la parfaite potabilité de l'eau. La réglementation sanitaire impose logiquement aux exploitants de réservoirs d'eau de les nettoyer, vidanger et désinfecter, une fois par an. Le réservoir d'eau, situé à l'angle des boulevards Pinel et Rockefeller, à l'opposé de l'établissement hospitalier du Vinatier, appartient au Grand Lyon, mais son exploitation, contractuellement, a été laissée à la Générale des eaux qui se doit, en contre-partie, d'assurer l'entretien de l'ouvrage. Cette obligation permet de fait à la société de vérifier l'état des bâtiments et de prévoir d'éventuelles réparations. Ces opérations d'entretien se prolongent traditionnellement durant six mois et se terminent avant les forts tirages de l'été. L'idée est de respecter une certaine logique hydraulique. Les premières stations à subir ces vérifications sont celles où l'eau est captée, puis viennent les réservoirs les plus importants. Le château d'eau du Vinatier fait partie de ceux-là. Il distribue de l'eau pour les troisième, sixième, septième, huitième arrondissements et la Presqu'ile dans sa totalité. L'eau potable produite par l'ensemble des installations du quartier du Vinatier est répartie dans trois bâtiments, le premier construit en 1894 ayant été complété par deux ouvrages en 1914 et 1964. Chaque bâtiment est constitué de deux cuves. Pour le grand nettoyage, le réservoir est vidé par la consommation des utilisateurs, ensuite la cuve qu'on veut vidanger est isolée. Les cuves sont d'une hauteur moyenne de six mètres. Quand on vidange, il reste encore un peu plus de deux mètres d'eau. Rarement accessible, l'intérieur du réservoir est de toute beauté. Une cuve est soutenue par près de cinquante piliers. La couleur ocre des murs, ces colonnes donnent une impression de cathédrale souterraine. Un lieu où le silence est de rigueur. Pourtant dès [le 2 février], le lieu sera purifié par l'intervention de deux personnes. Le travail de nettoyage est sous-traité. Pour laver une cuve de 8500 mètres cubes, comme celle du plus ancien bâtiment du Vinatier, il faut trois jours et deux employés. Les étapes du nettoyage de cuve d'eau potable sont précises. D'abord, il y a un lavage sous-pression afin de faire tomber les poussières. Puis, il y a la vidange. Vient, ensuite, une étape où l'on asperge les murs avec une solution chlorée pour la désinfection. Le produit est rincé et la cuve remplie de moitié. Des tests sont effectués sur cette première mise en eau. Un laboratoire est chargé d'étudier les teneurs de l'eau. Jusqu'à présent les résultats ont toujours été satisfaisants et les cuves ont repris leur usage normalement. Les normes en matière de qualité de l'eau sont de plus en plus strictes. "A la construction, on ne parlait pas de nitrate, ni de pesticide, précise Christian Abgrall du service production de la Générale des eaux. Aujourd'hui, on recherche des produits qui ont un seuil de détection très fin". Près de soixante éléments sont ainsi étudiés et surveillés lors d'une analyse de l'eau. Etonnamment, ce ne sont pas les cuves les plus anciennes qui subissent le plus de réparations après ces vérifications. Certaines constructions sont encore en parfait état. Aujourd'hui, les technologies ont évolué. Par exemple, le bâtiment le plus ancien du réservoir du Vinatier est construit avec des murs de cinq mètres d'épaisseur. Des constructions plus actuelles sont faites en béton armé, avec une épaisseur de douze centimètres. Par ailleurs, côté maintenance, la société a dû changer de nombreux tuyaux à proximité du tracé du tramway. Fabriquées en fonte grise, ces conduites sont sensibles aux vibrations. La fonte grise a cédé sa place au béton âme tôle. Le but de cette surveillance des cuves, des conduites d'eau est de proposer au robinet une eau de qualité. Selon Christian Abgrall, "La qualité de l'eau lyonnaise est bonne. On y fait peu de traitement car elle sort des puits déjà potables". Il faut dire que l'eau alimentant les robinets des habitants de l'agglomération lyonnaise est directement puisée dans la réserve naturelle des champs captants de Crépieux-Charmy, strictement protégée de toute activité humaine. Source : "La cathédrale du Vinatier" / C.B. [Carine Bar] in Lyon Figaro, 31 janvier 2001, p.1 et 3.
historiqueEn 2021, la Métropole de Lyon dispose de 62 réservoirs et châteaux d'eau potables. Mais seuls deux d'entre eux sont situés sur le territoire de la ville de Lyon : le plus important est le réservoir du Vinatier situé à l'intersection du boulevard Pinel et de l'avenue Rockefeller. Il alimente la moitié de l'agglomération. Ses cuves ont une capacité de 17 millions de litres, soit 17.000 m2, le réservoir de la Sarra est quant à lui situé rue Pauline-Jarricot, à 500 mètres de la basilique de Fourvière. Construit dans les années trente, sa contenance est de 1000 m3. Il a probablement été édifié à l'emplacement d'arrivée de l'aqueduc du Gier qui avait été réalisé par les envahisseurs romains. Le château d'eau de La Duchère construit en 1967 sur un plan de l'architecte François-Régis Cottin a une capacité de 2000 m3. Il est quant à lui situé à quelques mètres de Lyon mais quand même sur la commune de Champagne-au-Mont-d'Or. Il convient également de signaler pour ses qualités architecturales remarquables l'usine des eaux de Saint-Clair (Caluire-et-Cuire) qui fut construite en 1854. Les cuves voutées de ses bassins filtrants peuvent être visitées lors des journées du Patrimoine. Elle n'est plus en service depuis de nombreuses années.
note bibliographiqueInventaire général du patrimoine culturel Auvergne Rhône-Alpes (dossier IA69001599). [En ligne] : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr (consulté le 08-08-2022).

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