[Les Fortifications déclassées de la rive gauche du Rhône....

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0546 SV 0347
technique 1 photographie négative sur verre : noir et blanc ; 24 x 18 cm
historique En 1921, les divers bastions de l'enceinte de Lyon, devenus inutiles depuis de nombreuses années, étaient loués à des familles modestes. Le "Progrès de Lyon" commente cette actualité de la façon suivante : "Le Génie militaire s'est décidé - résolution qui l'honore - à "bailler" à des ménages ouvriers les bastions du mur d'enceinte de Lyon, jusqu'ici parfaitement inutilisés. Ainsi, à toutes les portes des remparts de la ville, des familles benoitement - encore qu'un peu fraichement - installées bénissent, pour une fois, l'administration militaire. A la porte de Villeurbanne, route de Crémieu, la "villa" concédée par le Génie aux époux Rochelin, offre l'aspect le plus riant, le plus accueillant. La maison solide sur ses murs de granit, avec son toit en terrasse, s'ouvre parmi la verdure des talus, sur le chemin de ronde, ou les acacias embaument. Le coin est si paisible, si hospitalier, qu'une caravane de vanniers - et le diable sait si les voyageurs aux sleepings verts des routes s'y connaissent - s'est installée là, tressant en chantant ses corbeilles, au milieu d'une robuste marmaille. C'est qu'il règne, tout autour et en dessous du mur d'enceinte, une allée ombreuse, adorée des couples au printemps, et qui plait aussi aux rêveurs lents et solitaires. Si bien que l'on se prend à rêver, derrière ce mur, qui n'en finit plus, d'un large boulevard de ceinture qui formerait autour de la cité comme une écharpe de feuillage et de fleurs, et aussi une artère de large circulation dégageant toute la voirie vers la banlieue. Qu'attend-on pour cela ? Quelles raisons subsistent de maintenir autour de Lyon ces "fortifs" dérisoires et stériles, bons seulement à mettre plus surement les rôdeurs hors des atteintes de la Sûreté. Les fortifications de Lyon sont d'un anachronisme d'autant plus insupportable que, placées aux lignes de croissance même de la cité, elles paralysent son développement et arrêtent tout projet d'édilité expansive. Nous saluons bien volontiers, dans la timide concession du Génie militaire, consentant des baux provisoires à des civils dans ses bastions, un acheminement vers cette vérité pratique évidente. Dès lors, il ne reste plus à nos conseillers municipaux, à nos conseillers généraux, à nos députés, à nos sénateurs qu'à insister. Et l'opulente cité lyonnaise, débarrassée enfin de son corset démodé, pourra respirer à l'aise et ouvrir les bras tout larges à l'essaim, chaque jour multiplié, de ses enfants. Que cette pratique provisoire du Génie militaire... dure, s'épanouisse, prévale... et nous constaterons avec joie qu'enfin il y a quelque chose de changé en France, et tout d'abord dans l'administration la plus traditionaliste du monde". Source : "Que ce provisoire dure !" in Le Progrès de Lyon, 22 mai 1921.

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