[Arrivée à la morgue de la "Femme coupée en morceaux", en...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0546 SA 05-18
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 17,5 x 24 cm
description Vue prise en direction du bas-port du quai de l'hôpital, actuellement quai Jules-Courmont, en février 1901.
historique En 1905, "Le Salut Public" signalait qu'il serait peut-être temps de songer un peu sérieusement à la déplorable baraque flottante qui sert de Morgue à la deuxième ville de France : "Il y a exactement cinquante-trois ans que dure l'obitoire du quai de l'Hôpital, qui ne devait être que provisoire. Dès 1880, le docteur [Alexandre] Lacassagne, l'éminent professeur de médecine légale, démontrait à la municipalité lyonnaise le besoin urgent de reconstruire la Morgue, qu'il dénonçait comme une tache dans l'organisation administrative de notre cité. Il y a quatre ou cinq ans, l'administration de M. Gailleton avait conçu le projet d'établir un Institut médico-légal à la place du jardin botanique de la Faculté de médecine, quai Claude-Bernard, projet qui n'a séduit personne, tout en embrouillant un peu plus la situation, parce qu'on y apportait encore cette lésinerie qui a déjà paralysé à Lyon tant d'autres améliorations importantes, notamment en matière de grande voirie. Or, il existe, depuis 1891, un projet de reconstruction de la Morgue fort séduisant que nous demandons la permission de rappeler à qui de droit. Dressé sur les indications de M. le docteur Lacassagne, le projet dont nous parlons était l'oeuvre de M. F. Comte, architecte, ancien conseiller municipal, et consistait a installer la Morgue avec tous les services appropriés sur l'ilot de gravier situé au milieu du Rhône, en face de la faculté de médecine, sur un massif de maçonnerie relié par un passage fixe au pont des Facultés, alors en projet. La Morgue, dans une ville comme Lyon, siège d'une importante Faculté de médecine, d'une grande Ecole de santé militaire et d'une cour d'appel, est appelée à rendre d'immenses services, d'abord à la tenue des registres de l'état-civil, puis à l'enseignement de la médecine proprement dite, enfin à la justice et à la médecine légale. Il faut qu'on y puisse conserver les corps ou les effets dont ils étaient revêtus pendant un laps de temps suffisamment long, de façon à aider à la reconnaissance. Pour ce qui regarde l'enseignement, une salle d'autopsie pouvant contenir une centaine d'auditeurs au moins doit être mise à la disposition des professeurs de la Faculté et surtout des médecins légistes, sans oublier une installation suffisante pour les magistrats de la police et du parquet. La Morgue actuelle de Lyon est totalement incapable de rendre de pareils services avec son installation lamentable et primitive, digne tout au plus d'une sous-préfecture de sixième ordre. C'est une dérision et pas autre chose. Insister serait cruel. Le projet de MM. Comte et Lacassagne, ou tout était prévu pour l'organisation définitive et confortable d'un Institut médico-légal répondait encore à un autre besoin, celui d'être dans le voisinage immédiat des Facultés de médecine et de droit, de manière à mettre en commun le matériel scientifique, les laboratoires, instruments, collections, livres déjà installés dans ces Facultés. La nouvelle Morgue, dont l'aspect général avait, en plan, la configuration d'un vaisseau placé à une vingtaine de mètres en aval du pont des Facultés, vaisseau constitué par un énorme massif de maçonnerie élevé au même niveau que le tablier du pont, présentait en outre l'immense supériorité de ne rien couter, grâce à la gratuité du terrain et à la participation pécuniaire de tous les services intéressés, ceux de la justice, de l'instruction publique, de l'intérieur et aussi du département. Le projet permettait en effet, de recevoir les cadavres provenant de tout le département du Rhône. De plus, par son éloignement de toute maison d'habitation, la nouvelle morgue offrait toute sécurité au point de vue de l'hygiène générale. Sa instruction présentait enfin un aspect architectural agréable et sobre s'harmonisant avec les bâtiments des Facultés [...]". Source : Le Salut Public, 25 mai 1905.
note à l'exemplaire Cliché de Charles Popineau, tirage de Guy Borgé.
note bibliographique De la Nécessité de construire à Lyon une morgue et de créer dans cette ville un établissement public servant d'obitoire ou maison mortuaire, mémoire adressé au conseil municipal de Lyon / Dr A. Lacassagne, [1881] [BM Lyon, 427583]. - Mémoire sur le projet de construction d'une nouvelle morgue à Lyon / Frédéric Comte ; préfacé par Alexandre Lacassagne, 1891 [BM Lyon, 139848].

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