[La Chapelle de l'Observance]

[La Chapelle de l'Observance]
droitsLicence Ouverte-Open Licence
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0546 SA 03-18
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 21,5 x 15,5 cm
historiqueChapelle de l'Observance, à l'angle du quai Chauveau et de la montée de l'Observance. Construite en 1848, détruite en janvier 1938.
historiqueLes réformateurs de l'ordre des Cordeliers fondèrent l'église de l'Observance sur un terrain situé en bord de Saône et acheté en 1492 à l'hôpital voisin des Deux-Amants. La première pierre de Notre-Dame-des-Anges fut posée par Charles VII et Anne de Bretagne en 1493. L'édifice, qui fut achevé en 1496, présentait lui aussi, comme Saint-Bonaventure, faute de place entre la colline et la rivière, la particularité de ne pas être orienté. Le plan Roche et surtout les dessins d'A.-M. Chenavard et A. Couchaud fournissent un relevé précis de l'église, de ses chapelles et du cloître au nord de l'église : la nef unique de 52,40m de long sur 14,60m de largeur à l'extérieur était épaulée, à l'est, par des chapelles latérales et par des arcs-boutants ; elle était voûtée d'ogives "en étoile" avec liernes et tiercerons, et dominée, à l'ouest, par un petit clocher près du choeur ; au sud, l'abside à trois pans était éclairée par des fenêtres aux remplages de style flamboyant, en forme de fleur de lys dans la chapelle d'axe. À l'ouest et au pied de la colline s'étendait un cloître bien visible sur certaines gravures, sur un tableau d'Hubert de Saint-Didier (musées Gadagne, N 3224.14) et de Fleury Richard (musée des Beaux-Arts de Lyon, fig. 180).
historiqueDe longues pages pourraient être consacrées à l'histoire de l'ancienne église des Cordeliers de l'Observance. Lecocq en a laissé une évocation poétique : "C'était un beau cloître au commencement du XVIe siècle ; dédié à Notre-Dame des Anges, il quitta bientôt ce nom pour celui de l'Observance. Monument tout neuf alors, il se mirait, coquet et gracieux, dans les eaux calmes de la Saône : son élégant clocher mêlait sa voix nouvelle et pure à celle du gros bourdon de la vieille cathédrale de Saint-Jean ainsi qu'aux bruyantes sonneries des innombrables monastères de Lyon". C'est à la fin du XVe siècle que le roi de France Charles VIII, partant pour la guerre d'Italie, avait posé, en compagnie de la reine Anne de Bretagne, devant une multitude de seigneurs et de peuple, la première pierre de l'église. Peut-être le jeune Bayard assistait-il à la cérémonie. Les travaux de construction furent menés rapidement en présence de la reine Anne qui était restée à Lyon au cloître de Saint-Just pendant que son époux guerroyait en Italie. Deux ans après (1496) le couvent fut "du tout parachevé et rendu si parfait que ce fut un des mieux troussés de la province et doit méritoirement être appelé de fondation royale ; car l'église est des plus allègres, bien claire et industrieusement voutée". Le couvent de l'Observance compta de nombreux bienfaiteurs parmi lesquels le célèbre imprimeur Horace Cardon qui fut seigneur de Rochecardon et M. d'Allincourt, gouverneur et lieutenant du roi. En 1507, Anne de Bretagne, qui, veuve de Charles VIII, avait épousé Louis XII, revint visiter l'Observance. Les Cordeliers de l'Observance vécurent en paix jusqu'en 1562, honorés de la visite des rois François Ier et Henri II. Les soldats du baron des Adrets chassèrent les moines, ravagèrent le couvent et saccagèrent les tombes. Les Cordeliers revinrent et restaurèrent le monastère. Nous ne publierons pas ici la liste des personnages notables et des bourgeois lyonnais qui furent inhumés dans la chapelle de l'Observance. L'église Saint-Paul a recueilli quelques-unes de leurs pierres tombales. L'Allemand Golnitz a longuement décrit les richesses artistiques dont l'église de l'Observance avait été dotée grâce à la générosité des négociants de Lucques en résidence à Lyon. La Révolution dispersa les religieux, fit de l'Observance un magasin de fourrages, puis une ambulance pendant le siège, et, de son clos, la pépinière de la ville. La belle chapelle connut l'abandon et la ruine. Longtemps ses colonnes surmontées de beaux chapiteaux corinthiens, ses pilastres cannelés, ses belles fenêtres ogivales protestèrent contre l'abandon dans lequel on les laissait. L'abbé Pavy, qui a laissé un travail définitif sur les Cordeliers de l'Observance, a ainsi décrit l'aspect du monastère avant sa disparition : "Ce petit cloître sombre et mystérieux, cette église svelte dont le rond-point et les nervures s'articulent avec tant de précision ; ce comble affaissé de la chapelle des Lucquois où se dressent encore sur leurs bases quatre colonnes d'un marbre poudreux et terni, ces arcs noirs, à demi brisés, ces ogives sans voûte, ce clocher qui se détache si élégamment d'un massif de constructions et de verdures." L'église de l'Observance fut reconstruite au cours du XIXe siècle. Si vous voulez avoir une idée de son aspect ancien, feuilletez de vieilles estampes. Leymarie, dans son "Lyon Ancien et Moderne", en a laissé d'intéressantes reproductions. Combien furent mal inspirés les Lyonnais du [XIXe] siècle qui ne surent pas assurer une intelligente restauration de l'élégante chapelle construite sous la surveillance de la reine Anne de Bretagne et sanctifiée par les vertus et les travaux de tant de pieux Cordeliers. Source : "La Chapelle de l'Observance" / Du Vernay [Martin Basse], 1929.
note à l'exemplaireCliché Sylvestre, tirage de Guy Borgé.
note bibliographiqueLes Cordeliers de l'Observance à Lyon, ou L'église et le couvent de ce nom, depuis leur fondation jusqu'à nos jours / Abbé L. A. Pavy, 1836 [BM Lyon, 442837]. - "La Chapelle de l'Observance" in Les lieux disparus de Lyon / Daniel Bideau, 1985 [BM Lyon, 6900 E1 BID]. - "Notes d'histoire : la chapelle de l'Observance a besoin de réparations" in Le Salut Public, 29 novembre 1935. - "La chapelle de l'Observance", compte-rendu de la séance du conseil municipal de Lyon, in Le Salut Public, 9 juin 1936. - "On démolit la chapelle de l'Observance" in Le Salut Public, 5 janvier 1938.

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