[Vue aérienne du quartier des Gratte-Ciel]

droits Licence Ouverte-Open Licence
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0546 S 0552
technique 1 photographie négative sur verre : noir et blanc ; 18 x 24 cm
description SVU (Société Villeurbannaise d'Urbanisme), maître d'ouvrage.
historique Au 19e, l'industrialisation attire de nouvelles populations étrangères à Villeurbanne. En 1931, la grande part de l'industrie explique le visage de la société locale. Les emplois ouvriers sont majoritaires et Villeurbanne est une "ville usine avec un développement anarchique et précaire". Il y a un manque d'équipements et de logements compte tenu de la population croissante et c'est dans ce contexte que le médecin Lazare Goujon, devenu maire, présente son plan d'aménagement et d'embellissement de la ville. L'oeuvre urbaine et architecturale que représentent les Gratte-Ciel de 1934, marque la volonté d'un maire visionnaire de concilier l'urbain et la qualité de vie dans une ville en plein essor. La position socialiste de Lazare Goujon et son parti pris hygiéniste ont contribués à transformer la ville et à lui créer une identité à partir de la réalisation de ce nouveau centre urbain. Une nouvelle vision de la conception urbaine au XXe siècle, accompagne le socialisme avec des ambitions plus humanistes et modernes. La conception de cet ensemble des Gratte-Ciel est confiée à Morice Leroux pour les logements et le palais du travail, Robert Giroud pour l'hôtel de ville néo-classique et le stadium inachevé, tandis que l'élaboration du plan d'aménagement et le suivi des chantiers sont assurés par l'ingénieur Jean Fleury. La modernité repose sur les innovations techniques et fonctionnelles de l'époque puisque pour la première fois les logements bénéficient d'ascenseurs, d'eau chaude, de vide-ordures et du chauffage urbain. En termes de construction, les bâtiments sont les premières constructions de grande hauteur conçus sur le modèle des Gratte-Ciel américains avec des ossatures métalliques et un remplissage en brique qui garantissent l'économie et la rapidité d'exécution du chantier. Les redans, les cours et les gradins sont pensés pour assurer des aérations et l'entrée de la lumière naturelle dans les logements. Une recherche de diversité programmatique est aussi soulignée à cette époque par l'imbrication des programmes dans un même ensemble urbain et architectural. Ainsi, le palais du travail (l'actuel Théâtre National Populaire) accueille déjà à l'époque, des salles de réunions pour les syndicats et les associations, une brasserie, une salle de spectacle, un cinéma, un dispensaire d'hygiène sociale et une piscine inaugurée en 1933. Dans un contexte de crise économique, Lazare Goujon et son architecte, imaginent également une structure juridique et financière qui est composée de capitaux publics et privés, la Société Villeurbannaise d'Urbanisme (S.V.U), qui prend en charge une grande part du programme de construction et reste encore aujourd'hui, le bailleur de l'ensemble des Gratte-Ciel. Le changement de majorité impactera tout de même le projet, puisqu'une aile de logement ne sortira jamais de terre et le stadium sera démoli avant même d'être achevé.

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