2, quai Chauveau

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00454
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "En ce lieu oeuvra de 1795 à 1978 / la première école vétérinaire au monde / créée en 1761 par Claude Bourgelat / à Lyon berceau de l'enseignement vétérinaire / vétérinaire mondial" (plaque mémorielle).
historique C'est dans une ancienne auberge du quartier de la Guillotière, le 10 janvier 1762, qu'est née la première école vétérinaire au monde. Cette création venait récompenser les efforts conjugués d'un écuyer lyonnais, Claude Bourgelat (qui avait déjà créé en 1755 une école de ferrage), et d'un ministre de Louis XV passionné par l'agriculture, Henri Bertin, à une époque où la situation sanitaire du cheptel français était déplorable. Afin de préparer l'ouverture de son école, Claude Bourgelat mena une véritable campagne publicitaire destinée à recruter, dans tout le pays, les premiers étudiants vétérinaires. Il diffusa une notice expliquant la nécéssité de mettre en oeuvre un enseignement de pathologie animale. Trente-huit élèves s'inscrivirent lors de la première année de 1762. Il n'y avait pas alors à proprement parler de "rentrée", puisque les élèves arrivaient tout au long de l'année pour intégrer l'école. La nouvelle école connut d'emblée un grand succès : les élèves, âgés de onze à trente-et-un ans, étaient issus de toutes les provinces du Royaume (Bresse, Lyonnais, Bugey, Bourgogne, Lorraine, Picardie, Dauphiné ou Limousin)... et même de l'étranger. Devant ce succès, Louis XV lui conféra en 1764 le titre d'Ecole royale vétérinaire. Dès la fin du XVIIIe siècle, elle sert de modèle à toute l'Europe. Les locaux étant devenus insalubres et trop exigus, elle fut transférée en 1795 dans l'ancien couvent des Deux-Amants, près des portes de la commune de Vaise, sur les quais de Saône. Sauvée juste après la guerre par le président Edouard Herriot qui obtint l'annulation du décret prévoyant da suppression, elle demeura au pied de la colline de Fourvière jusqu'à son installation, en 1978, sur le plateau de Marcy-l'Etoile (Rhône), où elle se trouve encore aujourd'hui. Depuis 1988, c'est le Conservatoire national de musique et de danse de Lyon qui occupe ses anciens locaux des bords de Saône.
historique Claude Bourgelat naît à Lyon, le 27 mars 1712. Sa famille qui le destine à la carrière du barreau, le fait partir pour l'Université de Toulouse. Bourgelat sait si bien profiter des leçons des professeurs qu'il est bientôt maître dans une science qui fait le désespoir du plus grand nombre des élèves, et est même en état de plaider avec succès devant le parlement de Grenoble. Un jour, il gagne une cause : il l'a soutenue, convaincu qu'il a pour lui les droits de l'équité ; mais bientôt il acquiert la certitude qu'il a été trompé, il vole au parlement assemblé, il sollicite l'annulation de l'arrêt. En vain il prie, les juges sont sourds. Il va lui-même rayer son nom du tableau des avocats. Cette leçon est amère et Bourgelat quitte Grenoble. Dans sa jeunesse, il avait aimé passionnément les chevaux : il décide d'entrer dans un régiment de cavalerie. Ses études se portent tout entières sur le cheval ; il lit de nombreux traités imprimés sur ce bel animal. Aucun ne fixe plus son attention que les écrits de Jacques Soleysel, et ce que celui-ci entreprit pour fonder une école, combattre les préjugés et placer l'étude vétérinaire sur la route des sciences. Bourgelat entrevoit la possibilité de faire mieux encore. Il se livre à l'examen critique des faits observés par les anciens et remonte à l'origine des erreurs grossières de tous les genres. C'est par la voie expérimentale qu'il veut les détruire. Il fait de nombreuses dissections, non seulement sur le cheval, mais encore sur les autres espèces d'animaux domestiques, et une fois maître en cette partie, il sollicite et obtient la place de chef de l'Académie d'équitation de Lyon. Claude Bourgelat publie en 1747 un traité complet d'équitation et le succès de cet ouvrage lui vaut un grand nombre d'élèves. Il donne ensuite, ses "Eléments Hippiatriques" [BM Lyon, 346906], dans lesquels il se montre aussi habile anatomiste qu'écrivain élégant, aussi bon praticien qu'expérimentateur infatigable. Diderot et d'Alembert publient alors l'Encyclopédie et l'appellent à eux pour lui confier tout ce qui a rapport avec la Médecine Vétérinaire. Il ne borne point ses vues à la médecine du cheval ; il les étend à celle de tous les animaux domestiques. Notre auteur fait paraître plusieurs autres ouvrages. En 1761, l'autorisation est donnée à Bourgelat d'ouvrir dans les faubourgs de Lyon, la première école vétérinaire et les cours qu'il donne attirent de nombreux élèves. Une seconde école est fondée à Alfort, près de Paris et la direction lui en est confiée, le gouvernement de celle de Lyon, passant aux mains de l'abbé Rozier. Bien que dotant la France des écoles vétérinaires, bienfait que l'Europe s'empresse d'adopter, Bourgelat est si mesquinement encouragé par l'Etat qu'il doit hypothéquer sa médiocre fortune pour répondre à tout ce que nécessite la fondation de l'enseignement dans un établissement nouveau. Il ne reçoit pas d'honoraires et on ne lui accorde qu'une somme totale de cinquante mille francs payée en six années. Claude Bourgelat décède à Paris, le 3 janvier 1779, laissant sa famille dans la gêne et dans la dure nécessité de solliciter des secours du gouvernement.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU].

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