23, rue Pierre-Semard

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00415
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "A nos martyrs / A notre regretté Secrétaire général / de la Fédération des Cheminots, / Pierre Semard fusillé au Mont Valérien / A nos regrettés camarades du Travail / Claudius Bouit, fusillé à la Duchère par les G.M.R. / Claudius Deschamps, fusillé au fort Montluc par les nazis / Louis Verchère abattu par les Allemands / dans la région mâconnaise" (plaque mémorielle).
historique Bouit, Claudius. - Né le 29 mars 1909. Marié sans enfant. Agent de la SNCF, il milite au Parti communiste français. Dans le combat de la Résistance, il agit dans la branche "Fer" du "Noyautage des administrations publiques" et avec les groupes francs du Ve Bureau de l'Armée Secrète. La Milice l'interpelle le 18 février 1944 à Vancia (Ain) ainsi que neuf camarades. Condamné à mort le lendemain, il est exécuté par des GMR le jour même, dans les fossés du fort lyonnais de la Duchère (Lyon 9e).
historique Semard, Pierre Victor. - Né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire) Pierre Victor Semard, est le fils de François, cantonnier des chemins de fer, et d'Anne-Marie Colzel, garde-barrière. Il exerce divers petits métiers avant de s'engager pour trois ans dans l'armée. Il passe alors un examen pour entrer aux chemins de fer comme facteur aux écritures. En 1912, il intègre le secrétariat du chef de gare de Valence et en 1914, étant père de trois enfants, il est mobilisé sur place. Son engagement syndical lui vaut d'être muté. En 1917, il représente la section de Valence au premier congrès de l'union des syndicats du PLM. En 1919, sa femme décède, victime de la grippe espagnole. Dirigeant des cheminots de la Drome, il déploie une activité militante de plus en plus intense en faveur des idées du syndicalisme révolutionnaire, s'inspirant de la Révolution française et de la jeune Révolution russe. A partir de 1920, il commence à jouer un rôle national et est révoqué du PLM pour fait de grève. Il épouse en secondes noces une ancienne employée du PLM également révoquée. Il devient alors gérant de la coopérative des cheminots pour subvenir aux besoins de sa famille. L'activité syndicale l'accapare et l'amène à Paris l'année suivante. Pierre Semard joue un rôle de première importance dans la fondation de la CGTU et, en décembre 1921, il signe la motion Mayeux hostile au contrôle du parti communiste sur l'activité syndicale. En novembre 1922, il rencontre Lénine à Moscou en compagnie de Gaston Monmousseau. Il s'engage alors aux côtés du parti communiste dans l'action commune menée contre l'occupation de la Ruhr. C'est pour cette raison qu'il est arrêté en 1923 et incarcéré quelques mois à la Santé. Pendant son emprisonnement, il écrit de nombreux articles dans "La Vie Ouvrière" où il plaide notamment pour un syndicalisme de masse ouvert, n'affirmant aucune doctrine. Il devient en juillet 1924 le secrétaire général du PC français après être entré au Comité Central quelques mois avant. Pierre Semard s'occupe surtout des questions syndicales, et met sur pied des réunions régulières entre les directions du parti communiste et de la CGTU, réalisant en douceur ce qu'il condamnait, auparavant. Les relations avec l'Internationale Communiste (lC) restent tendues, et lorsqu'une commission française est mise en place par le secrétariat de l'lC, Semard mandate Thorez pour qu'il expose les positions du parti français. Il recherche également l'appui de Staline et conduit la délégation du PCF au VlIle plénum de l'IC, fin mai 1927. De retour à Paris, il est de nouveau emprisonné jusqu'en janvier 1928 pour des actions contre la Guerre du Rif. Il reprend ses fonctions de secrétaire général et se retrouve attaqué au sein de l'lC. L'affaiblissement de son rôle est alors concrétisé par la décision de supprimer le poste de secrétaire général, en septembre 1928. Il doit vivre alors une période difficile. Obligé de se défendre, découragé et fatigué, il réclame d'être, au moins temporairement, relevé de toutes ses fonctions. De 1932 à 1939, on s'interroge sur la nature de ses responsabilités au sein du parti français, mais surtout au sein de l'Internationale. Il réside quelque temps à Moscou en tant que membre du secrétariat international du PCF. A l'automne 1933, Semard renoue avec le syndicalisme et en juin 1936, il fait partie de la délégation syndicale qui rencontre Léon Blum. Au nom de la CGT, il se prononce en faveur de la nationalisation. Lorsque la SNCF est créée, il est un des quatre administrateurs issus de la représentation syndicale. Au lendemain de la grève du 30 novembre 1938, il est révoqué du conseil d'administration pour avoir signé des tracts qui appelaient à la grève et le conseil de discipline le rétrograde au rang d'employé. A la suite du Pacte germano-soviétique, l'unité du Bureau fédéral de la CGT vole en éclats. Arrêté à Loches le 20 novembre 1939, il est, une fois encore, incarcéré sous l'inculpation de détournement de fonds et d'infraction au décret du 26 septembre 1939 concernant la dissolution du PC. En dépit du témoignage favorable lors de son procès de Marcel Bloch, ingénieur en chef du matériel et des ateliers à la SNCF, il est condamné à trois ans de prison. II met à profit son emprisonnement pour écrire et entretenir une correspondance abondante avec sa femme et ses enfants. Sa femme est arrêtée en août 1941, puis sa fille Yvette, au début de 1942. A cette date, Semard est transféré de Bourges au camp d'internement de Gaillon. Le 6 mars, on l'envoie à la prison d'Evreux (Eure). Il est fusillé comme otage le lendemain à la demande des autorités allemandes. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements / Bruno Permezel, 2003 [BM Lyon, 6900 Z8.2 PER]. - [En ligne] : https://maitron.univ-paris1.fr/spip.php?article8625 (consulté le 11-04-2020).

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