Place Antonin-Perrin

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00408
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Place / des / Docteurs / Charles et Christophe Mérieux / (1907-2001) et (1966-2006) / Médecins - Industriels - Humanistes" (plaque mémorielle).
historique Après avoir dirigé l'institut fondé en 1897 par son père Marcel (1907-2001), Charles en a cédé les rênes en 1967 à son fils Alain. En août 1974, une vaste épidémie de méningite se développe au Brésil et menace l'Amérique du Sud. L'institut Mérieux est le seul établissement à détenir la recette de fabrication contre cette méningite d'origine africaine. Tous les moyens sont alors mis en place pour produire des vaccins pour toute la population brésilienne. Un pont aérien est organisé en mars 1975 et, en cinq jours, dix millions de personnes reçoivent le vaccin. Neuf mois plus tard, la population brésilienne est vaccinée sans qu'aucune garantie financière de paiement n'ait été négociée au préalable avec l'Etat brésilien. Ce sauvetage sanitaire illustre le poids considérable de Charles Mérieux dans l'essor de la vaccination. Il a fait passer la vaccination de l'artisanat à l'industrie. Après la guerre, il s'est appuyé sur une technique de culture in-vitro inventée par un vétérinaire néerlandais pour produire en grande série le vaccin contre la fièvre aphteuse. Les doses ne sont plus fabriquées par milliers mais par millions. Pendant l'occupation, il s'installe dans les abattoirs lyonnais et fabrique des sérums qui seront distribués aux enfants pour lutter contre la sous-alimentation. Il fournit aussi des dérivés sanguins à la Résistance. Envoyé en mission aux Etats-Unis par le gouvernement provisoire fin 1944, il en revient avec un intérêt renouvelé pour les extraits sanguins et des échantillons de seringues à usage unique. Le catalogue des vaccins Mérieux ne va pas cesser de s'étendre pendant les trente ans de règne de Charles Mérieux, concurrençant fortement l'institut Pasteur. Mais l'histoire familiale est ponctuée de morts tragiques. Le frère aîné de Charles, Jean, disparaît en 1926 suite à une méningite tuberculeuse contractée dans le laboratoire de son père. Charles reprend le flambeau paternel lorsque celui-ci décède en 1937. En février 1973, il perd sa femme Simone après une longue maladie. En 1975, c'est son petit-fils Christophe, âgé de neuf ans, qui est enlevé. L'industriel réunit les vingt millions de francs de la rançon. L'enfant est retrouvé sain et sauf. Nouveau drame en 1996 : Rodolphe, le frère de Christophe, disparait à 27 ans dans le crash du vol TWA 800 le 17 juillet après son décollage de New-York. Lorsque Charles Mérieux décède en 2001 à l'âge de 94 ans, le président Chirac a souligné qu'il "n'était pas seulement un grand médecin et un grand scientifique mais aussi un homme de coeur et de générosité". Une générosité qui a conduit l'infatigable voyageur à financer la construction à Lyon d'un laboratoire de recherches ultra-moderne à haute sécurité, pour permettre le développement de vaccins contre le virus Ebola et d'autres fléaux émergents qui frappent notamment les pays africains.
historique Après son retentissant kidnapping en 1975, Christophe Mérieux a cultivé une discrétion légendaire. Devenu médecin, il oriente sa carrière vers les pays en voie de développement. Le décès brutal de son frère cadet en 1996 lui dicte un nouveau choix. Il abandonne la carrière hospitalière pour intégrer Bio-Mérieux. Son père Alain, désormais retiré de la vie politique, s'apprête à 68 ans à le placer à la tète de l'entreprise, après lui avoir confié la direction "recherche et développement" ainsi que les commandes de la filiale Transgène. La brutale disparition de Christophe, à l'âge de 39 ans, après un dîner de famille le 14 juillet 2006, vient s'ajouter à la douloureuse histoire familiale des Mérieux.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Libération, 20 janvier 2001.

Retour