4, avenue Leclerc

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00396
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Ici résida le Général / Charles Delestraint / Chef de l'Armée secrète / de novembre 1942 à juin 1943. / Déporté à Dachau / il y fut assassiné / le 19 avril 1945" (plaque mémorielle).
historique Charles Delestraint naît à Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) le 12 mars 1879 dans une famille modeste du Nord, pétrie de patriotisme et de foi catholique. Son père, Georges Antoine Charles, est ouvrier d'usine. Sorti brillamment de Saint-Cyr en 1900, il est capitaine en 1914. Il est fait prisonnier la même année et connaît pendant quatre ans l'expérience frustrante de la captivité en Allemagne. A son retour, il voue sa carrière aux chars, arme nouvelle choisie dès sa sortie de l'Ecole de guerre et dont il devient le spécialiste le plus reconnu. Comme général de brigade, il aura sous ses ordres le colonel De Gaulle pendant deux ans à Metz puis lors de la campagne de 1940, où sa conduite lui vaut une citation à l'ordre de l'Armée. Il est mis à la retraite après l'armistice et se retire à Bourg-en-Bresse avec son épouse. Sans rompre avec la légalité, tout en refusant que la défaite soit définitive, il regroupe les "anciens des chars" au sein d'amicales et leur demande de garder l'espoir d'une future libération. Cet état d'esprit lui vaut d'être contacté par "Combat" pour commander la future "Armée secrète" (AS), destinée à regrouper les éléments paramilitaires des trois grands mouvements de résistance de la zone sud, les futurs "Mouvements Unis de la Résistance" (MUR). Un simple échange de télégrammes avec De Gaulle, suivi d'une rencontre avec son délégué Jean Moulin, amènent ce général de division à la retraite à se mettre aux ordres de son ancien subordonné et à se lancer, à 63 ans, dans une action clandestine dont il ignore tout. Charles Delestraint va se retrouver au coeur des tensions entre la France libre et les mouvements du fait de l'accélération des évènements à partir de novembre 1942 (invasion de la zone sud, dissidence d'officiers de l'ex-armée d'armistice, naissance des maquis en réponse au "Service du travail obligatoire"). Installé à Lyon, il se heurte à Henri Frenay, le "vrai père" de l'AS devenu responsable militaire au sein du comité directeur des MUR. Delestraint cherche, lui, à appliquer les consignes de Londres : dégager l'AS des mouvements et ne pas l'engager dans l'action immédiate pour réserver son potentiel en vue du débarquement. Pour renforcer son autorité, Delestraint rencontre De Gaulle à Londres en février 1943 et ce dernier étend son commandement à la zone nord. Sur son initiative, le plan "Montagnards", relatif à l'utilisation futur du Vercors est adopté. Mais la situation évolue rapidement avec la poursuite de la lutte armée par les communistes en zone nord et la multiplication des maquis en zone sud. De Gaulle doit alors prendre en compte l'importance grandissante des formations militaires vouées à l'action immédiate et dont le commandement ne peut être que décentralisé. Aussi, en mai 1943, la mission de Delestraint est-elle réduite à celle d'un "général inspecteur" pour toute la période antérieure au Débarquement. Il ne garde que le contrôle effectif sur les "réservistes" de l'AS, préservés pour le jour J. Il ne devra reprendre le commandement de toutes les forces paramilitaires que lors du débarquement. Delestraint assume celte évolution mais le 9 juin 1943, alors qu'il a dû reformer en zone sud un état-major décimé par les arrestations, il est lui-même arrêté à Paris avec son adjoint, le colonel Gastaldo. Déporté au Struthof en mars 1944 puis transféré à Dachau, il devient un membre du comité international clandestin du camp. Quelques jours avant l'arrivée des Alliés, en avril 1945, il est abattu par les SS. Fait compagnon de la Libération à titre posthume, son nom a été inscrit au Panthéon en 1989.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Dictionnaire historique de la Résistance [...] / sous la direction de François Marcot, 2006 [BM Lyon, 944.0816 RES GEN].

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