37, rue Bugeaud

37, rue Bugeaud
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00352
technique1 photographie numérique : couleur
descriptionInscription(s) sur l'image : "Ici vécut Yves Farge / Commissaire de la République à la Libération. / Dans ces murs en compagnie de / Alban Vistel, Auguste Pinton, Jules Julien, Justin Godart / et tant d'autres... / Yves Farge présida les réunions d'élaboration / de la municipalité de la Libération de Lyon. / Justin Godart en fut le maire du 12-09-1944 au 19-05-1945. / Plaque apposée par Madame Nicole Chevassus maire de Lyon 6ème / en présence de Monsieur François Bilange, petit-fils et biographe de Justin Godart / et de Jacques Bruyas, président des Amis de Justin Godart" (plaque mémorielle).
historiqueYves Louis Auguste Farge naît le 19 août 1899 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), fils d'Auguste, comptable, et de Rosalie Antoinette Perret. Marié. A dix-sept ans, Yves Farge s'est engagé pour combattre pendant la Grande Guerre et a servi comme aide-infirmier. Ayant repris ensuite des études aux beaux-arts, il devient adhérent des jeunesses socialistes de Marseille en 1920 puis secrétaire en 1921 des jeunesses communistes, toujours à Marseille. Après avoir été représentant de commerce au Maroc il s'installe à Paris en 1931 et collabore à des parutions où, marqué par son expérience de la guerre, il défend des convictions pacifistes. Il gagne Grenoble où il va être jusqu'en 1938 le rédacteur en chef de "La Dépêche dauphinoise". Il assure ensuite au "Progrès de Lyon" la rubrique de politique étrangère. En même temps, il rompt avec la SFIO à cause des accords de Munich. En 1940, son refus de l'armistice achève de l'éloigner du pacifisme. Au "Progrès", il partage le même bureau que Georges Altman (1901-1960) qui rejoindra le mouvement Franc-Tireur, et les deux hommes sont vite repérés pour leur opposition à la "Révolution nationale" de Vichy. Grâce à Altman, il entre en Résistance dans la mouvance de "Franc-Tireur", tout en conservant une activité au journal jusqu'au 11 novembre 1942. Avec ce dernier et Elie Péju (1901-1969), il participe à la création du journal satirique clandestin "Le Père Duchesne" dont les quatre numéros remportent un vif succès. Il appartient aussi au groupe de journalistes qui met en place la Fédération de la presse clandestine. Enfin, il participe au Bureau d'information de presse (BIP) que dirige Georges Bidault et qui édite le bulletin d'informations générales. Menacé par la police de Vichy, il se cache en Isère où il entre en contact avec jean Moulin, le général Delestraint et Pierre Dalloz, l'auteur d'un plan d'utilisation du Vercors auquel il apporte son soutien. Il dirige ensuite le comité d'action contre la déportation, organisme créé en 1943 pour lutter contre le Service du travail obligatoire et "transformer les requis en réfractaires". Proche de Georges Marrane (1888-1976), il est aussi l'un des membres du Comité directeur du Front National. En avril 1944, Michel Debré lui annonce, au nom du "Comité général d'études" (CGE), qu'il est désigné comme commissaire de la République pour la région Rhône-Alpes. De retour à Lyon, il installe ses bureaux à l'angle de la rue Bugeaud et de la rue Ney, dans un appartement prêté par Hélène Brémond, propriétaire du Progrès de Lyon. Il organise la future administration régionale, négocie la remise en liberté des détenus de Montluc (qui intervient le 24 août 1944) et participe à la libération de Lyon. A la Libération, il est donc commissaire de la République et se montre actif dans la lutte contre les collaborateurs et les trafiquants de marché noir. En août 1945, il démissionne et devient député. De 1949 à 1952, il va diriger l'hebdomadaire communiste "Action" ce qui lui vaudra de recevoir le prix Staline en 1952. Il meurt en mars 1953 à Tbilissi (Géorgie), victime d'un accident de la route alors qu'il se rendait en URSS pour y recevoir ce prix.
note bibliographiqueLes plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Dictionnaire historique de la Résistance [...] / sous la direction de François Marcot, 2006 [BM Lyon, 944.0816 RES GEN]. - Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours : 2824 engagements / Bruno Permezel, 2003 [BM Lyon, 6900 Z8.2 PER].

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