Passerelle de l'Homme de la Roche

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00326
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Le 3 septembre 1944 / les engins blindés et mécanisés de / la Première Division Française Libre / Général Brosset et / une compagnie de parachutistes / français SAS - Special Air Service / passèrent sur ce seul pont laissé intact / par les troupes allemandes en retraite / pour participer à / la Libération de Lyon" (plaque mémorielle). Plaque mémorielle apposée à gauche de l'entrée de la Passerelle de l'homme de la Roche (rive droite).
historique Avec le débarquement allié en Provence le 15 août 1944, le signal de la phase finale de la Libération est donné. Chef des Forces Françaises de l'Intérieur, Alban Vistel s'interroge avec son chef d'Etat-major, le colonel Descour, sur la capacité des résistants locaux à participer à la libération de la ville. Les maquis des environs sont de taille et de formation différentes et souvent faiblement armés. Dans ce contexte incertain, des ordres prudents sont donnés. Ils préconisent dès le 24 août, en fonction de l'avancée des Américains et de l'armée B du général De Lattre qui remontent la vallée du Rhône, des regroupements progressifs autour de Lyon avant de procéder à des infiltrations. Saint-Etienne a été libérée le 21 août, Chambéry et Grenoble le 22, Bourgoin le 23. Mais Lyon continue à subir ta présence allemande et ses représailles : du 17 au 21 août, la Gestapo abat sur le terrain de l'aérodrome de Bron 109 prisonniers extraits de Montluc. Dans la matinée du 20 août, ce sont 120 détenus de ta même prison qui sont sommairement exécutés et leurs corps brûlés dans l'enceinte du fort de Cote-Lorette. Le 11 août, un dernier convoi est parti de Lyon vers les camps de la mort, emportant 750 juifs et résistants. Les combats éclatent en périphérie lyonnaise et, à Villeurbanne, le 24 août, les FTP-MOI du bataillon "Carmagnole" déclenchent une insurrection qui rencontre un soutien populaire. Cela entraîne des exécutions sommaires et des incendies sauvages. Le 25 août, les journaux lyonnais ne paraissent plus. A partir du 27 août, une centaine de FTP descendent sur Oullins et provoquent des accrochages avec l'armée allemande qui commence à se retirer. Le 31 août, les Allemands veulent démontrer que leur armée n'est pas seulement composée de fuyards qui refluent en désordre et la 11e Panzer opère une retraite en bon ordre après avoir fait défiler ses chars en pleine ville. Le 2 septembre, les Allemands font Sauter les ponts. Seuls sont épargnés le pont de l'Homme de la Roche, la passerelle Saint-Vincent et le viaduc du chemin de fer sur la Saône à Perrache. Tous les autres passages sont partiellement ou totalement coupés. Le même jour, en début d'après-midi, Vistel occupe la préfecture désertée où Yves Farge, le commissaire de la République nommé par le gouvernement provisoire, le rejoint. Dans la nuit du 2 au 3, il n'y a plus trace de l'occupant dans la Presqu'île. Le 3 au matin, alors que des éléments épars se sont déjà infiltrés dans la ville, des maquis FFI et FTP arrivent par la rive droite de la Saône et, au même moment, des éléments de la 1re Division Française Libre (1re DFL) de l'armée de De Lattre, franchissent le pont de l'Homme de la Roche avec, à leur tête, l'impétueux général Diego Brosser qui va rester comme la figure du "libérateur" de Lyon. Même s'il n'y a pas eu de grands combats, des tirs partis des toits provoquent dans la journée du 3 de belles paniques et quelques victimes. Des ripostes atteignent le grand dôme de l'Hôtel-Dieu où semblent se retrancher des tireurs isolés. Conséquence : le haut de cet édifice prend feu et s'effondre. Le calme finit par revenir et la foule en délire peut enfin fêter sans retenue ses libérateurs.
historique Né à Buenos Aires (Argentine) en 1898, engagé volontaire en 1916, Diego Brosset termine la Grande Guerre avec le grade de sergent et quatre citations. Après l'école militaire de Saint-Maixent, il sert presque continûment dans les confins sahariens de 1922 à 1937. Admis à l'école supérieure de guerre en 1937, il en sort breveté à l'été 1939. Affecté à l'état-major du corps d'armée colonial, il obtient d'être désigné pour la mission militaire française en Colombie en avril 1940 car il est peu convaincu par les dispositions adoptées par ce haut-commandement. Il gagne Londres le 14 juillet 1940 et est affecté à l'état-major de De Gaulle qu'il accompagne en Afrique. Chef d'état-major du général Catroux en juillet 1941, il prend le commandement de l'Est syrien en octobre. Il prend ensuite la tête de la 2e brigade française libre avec laquelle il se distingue en mai 1943. Promu général de brigade, il dirige la 1re division française libre (DFL) à compter du 8 août 1943. Il réussit l'amalgame entre vétérans de la France libre et soldats de l'Afrique du Nord. Fin avril 1944, il rejoint le corps expéditionnaire français en Italie. Décoré de la croix de la Libération par De Gaulle le 30 juin, il débarque en Provence à la tête de la 1re DFL et participe à la prise d'Hyères et de Toulon. Promu général de division, il entre à Lyon le 3 septembre 1944. Le 20 septembre 1944, après avoir participé à la libération d'Autun puis à la bataille des Vosges, il se tue au volant de sa jeep à Champagney (Haute-Saône).
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Dictionnaire historique de la Résistance [...] / sous la direction de François Marcot, 2006 [BM Lyon, 944.0816 RES GEN].

Retour