1, montée Saint-Barthélemy

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00296
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Hôtel Paterin / Cette demeure fut construite par / le magistrat lyonnais Claude Parerin / sous le règne de François 1er. / Plus tard elle changea / son nom contre celui de / "Maison Henri IV" / à la suite d'un séjour que / le monarque fit en ces lieux / en décembre 1600" (plaque mémorielle).
historique Les choses sont claires : il n'y a jamais eu d'hôtel Paterin. La légende est apparue, de façon incompréhensible, au milieu du XIXe siècle, et elle s'est maintenue jusqu'à nos jours, en dépit de dénégations d'historiens sérieux. Grâce au précieux fonds Pointet [conservé au Musée Gadagne], il apparaît qu'aucun Paterin n'a habité cette très belle maison, où se sont succédé des personnalités lyonnaises prestigieuses, des échevins et des trésoriers de France : Guillaume Bullioud et ses héritiers (1439-1546), François Grollier puis son fils Antoine, qui fut très proche d'Henri IV (d'où le très beau buste du roi ornant la maison) au point, autre légende, qu'il serait mort de saisissement en apprenant son assassinat, en mai 1610 (en fait, Antoine Grollier était déjà défunt le 5 juillet 1607) ; Claude Poculot, à partir de 1610, et enfin la famille Clapeyron, au XVIIIe siècle. Mais ce Paterin, qui est-il ? Il s'agit de Claude Paterin (ou Patarin, Lyon, vers 1475 - Dijon, 20 novembre 1551), dernier représentant d'une lignée de juristes (Jean, puis Laurent), lesquels ont participé au XIVe siècle à l'élévation de la ville de Lyon face à la suprématie de l'Eglise. Surnommé le Père du peuple, Claude a été premier président au parlement de Bourgogne et chargé de missions délicates par Louis XII. Il a été notamment vice-chancelier du duché de Milan, ce qui a fait que d'autres historiens ont pensé qu'il avait construit le château de Milan, actuellement disparu, qui se trouvait montée Saint-Barthélemy, entre la montée de Confort, appelée actuellement montée des Carmes-Déchaussés, et l'impasse Montafelon (disparue). Il n'en est rien, car ce château, dont l'origine du nom, relativement récente, reste inconnue, a été reconstruit au milieu du XVIe siècle, après le regroupement de deux habitations, par Guillaume Gelas, échevin en 1552 et 1558. Les Paterin, magistrats, s'étaient constitué un beau patrimoine autour du palais de Roanne, à proximité du cloître Saint-Jean : on les trouve, en effet, aux XVe et XVIe siècles, "possessionnés" (autrement dit, propriétaires) aux 64, 52, 33, 22 et 5 rue Saint-Jean. Laurent Paterin avait acheté une maison à l'angle de la rue Saint-Jean et de la petite ruette de Saint-Alban. Il y habite et la fait reconstruire en 1493. Son fils Claude en hérite et la fait rénover entre 1516 et 1535. Le pâté de maisons a été démoli en 1833 pour laisser la place au palais de justice de Baltard. Il ne reste donc aucun vestige tangible de Claude Paterin. Et pourtant, il faut qu'il ait laissé un souvenir tenace dans les esprits pour qu'on lui attribue une des plus belles maisons du Vieux Lyon !
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Journal de la Renaissance du Vieux-Lyon, no.152, juin 2019 [BM Lyon, 951566 bis].

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