22, rue Commandant Charcot
droits
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localisation
Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00255
technique
1 photographie numérique : couleur
description
Inscription(s) sur l'image : "En mai et juin 1943 / Jean Moulin / fut souvent hébergé / par son secrétaire / Tony de Graaff / qui logeait / au 3ème étage de cette maison" (plaque mémorielle).
historique
Plaque mémorielle inaugurée en décembre 2008. Dans son discours, François Yves Guillin qui fut le secrétaire du général Delestraint, rappela que cette maison du 22, rue Commandant Charcot, restée intacte depuis l'occupation allemande, hébergea vraisemblablement Jean Moulin pour sa dernière nuit de liberté avant sa rencontre de Caluire.
historique
Graaff, Antoine Daniel René, dit Tony de. - Né le 14 août 1916 à Paris (18e), fils de Louis-Henri, banquier et de Suzanne Wellmof. Marié, un enfant. Tony de Graaff s'installe à Lyon à la suite de son père qui s'y est replié. Il exerce la profession de comptable. Au cours de l'année 1942, il est présenté à Jean Moulin par Frédéric Manhès. Au terme d'une entrevue avec Jean Moulin en novembre 1942 dans le bureau qu'il occupe 16, rue Victor-Hugo, il est spécialement chargé des opérations financières. Agent de liaison entre son père et le secrétariat de la Délégation générale, il assure le change en francs du budget adressé en dollars ou livres sterling par Londres au représentant du général De Gaulle. En mars 1943, il succède à Daniel Cordier qui a créé à Paris un secrétariat semblable à celui qu'il laisse à Lyon. Hélène Vernay est la secrétaire et Laurent Girard le courrier de ce secrétariat lyonnais situé 3, rue des Marronniers. Le 21 juin 1943, il est au courant de la réunion de Caluire mais, n'y participant pas, il en ignore le lieu. Il déjeune avec Jean Moulin et accompagne en début d'après-midi le colonel Schwarzfeld jusqu'à la "ficelle" (funiculaire) de la place Croix-Paquet. Raymond Aubrac et Jean Moulin sont déjà sur place. Tony de Graaff va rester à son poste jusqu'en octobre 1943. Il doit alors gagner Londres car il est activement recherché par la Gestapo qui a mis sa tète à prix. Le 28 octobre, c'est son père qui décède dans l'allée de son immeuble, 4, rue de la République lors de son arrestation. Sa mère, sa tante Edith et son oncle Pierre Wellmof sont arrêtés et internés à Montluc. Sa femme est également arrêtée mais est relâchée. Affecté au BCRA, il est parachuté à trois reprises en France et participe au débarquement du 6 juin 1944. Après la Libération, il est affecté au Ministère des Prisonniers et des Personnes déplacées dirigé par Henri Frenay pour organiser le rapatriement de 8 millions de prisonniers et déportés alliés. Il a alors le grade de général et il revient à la vie civile en 1946. En 1975, alors qu'il est directeur commercial chez Matra, il crée l'organisation humanitaire "Hôpital sans frontière". Il succède au professeur Debré à la tète de cette organisation en 1977 et reste à ce poste jusqu'à son décès le 31 décembre 1999. Ses cendres ont été déposées au columbarium du père Lachaise.
note bibliographique
Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Jean Moulin, tel que je l'ai connu... / [Témoignage de] T. de Graaff, 1980 [CHRD, HR426.1 GRA].
