18, cours Docteur Long

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00541
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Ici habitait / le docteur Jean Long / qui fut le 23 octobre 1943 / la première victime / de la répression milicienne / à Montchat" (plaque mémorielle).
historique Plaque mémorielle inaugurée le 22 octobre 1944.
historique Né le 24 juillet 19056 à Alby-sur-Cheran (Haute-Savoie), marié, deux enfants, Jean Long est issu d'un milieu modeste. Ses parents, Joseph et Marguerite Gaime, sont agriculteurs à Alby-sur-Chéran. Il vient faire ses études de médecine à Lyon et, pour les payer, décharge les péniches sur les guais de Saône. Il se spécialise dans la rhumatologie et milite très tôt à la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière qui deviendra le Parti socialiste en 1969). Il s'installe pour officier dans le quartier de Montchat au 18, cours Henri (actuel cours docteur Long). Ami de jean Fousseret (1901-1967) avec qui il a fait une partie de ses études, il entre naturellement dans le mouvement dirigé par ce dernier, "Le Coq Enchaîné", dès 1941. Il diffuse journaux et tracts, réalise des actions de sabotage. li participe par la suite aux activités de renseignement car le mouvement "Coq Enchaîné" collabore étroitement avec les Britanniques par l'intermédiaire du réseau "Buckmaster". Jean Long oeuvre dans ce cadre : il apporte des informations sur les mouvements de troupe ou les usines travaillant pour l'ennemi. Il soigne également les agents blessés en mission. Jean Long participe aussi aux filières qui permettent aux réfractaires du Service du Travail obligatoire (S.T.O.) d'échapper à la traque. En Haute-Savoie, où il a gardé beaucoup de relations, à Chapeiry plus précisément, il fonde une organisation pour cacher des résistants et réfractaires pourchassés, leur fournissant le ravitaillement nécessaire. Jean Long participe pareillement à des missions pour le compte du mouvement "Libération". Plus tard, il s'occupe du service de santé de l'Armée secrète. Avant-Guerre, il avait fait connaissance d'André Philip. C'est par son intermédiaire qu'il agit pour le mouvement "Libération" en lui transmettant des renseignements militaires dès 1942. Lorsque ce leader socialiste part pour Londres, Jean Long devient son correspondant à Lyon et continue à lui transmettre ce qu'il recueille. Le 22 octobre 1943, après minuit, on frappe à la porte de la maison en s'annonçant comme la police allemande. Le docteur est emmené par trois individus. Son cadavre est retrouvé le 23 octobre 1943 à Feyzin, au lieu-dit "Les quatre chemins", dans un endroit désert. AlIongé sur le dos, il est vêtu, comme la veille, d'une chemise, d'un pantalon, de sa robe de chambre et de ses pantoufles. Sur sa poitrine sont attachées sa pièce d'identité et une affichette dactylographiée : "Comité d'autodéfense antiterroriste. Cet homme paie de sa vie le meurtre d'un national. A bas De Gaulle-Giraud. Vive la France !". Il a reçu deux balles dans le bras et une balle dans la nuque. L'avis de décès qui paraît dans la presse le lendemain est censuré : la formule "lâchement assassiné" est remplacée par "décédé".
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Francs-maçons résistants, Lyon 1940-1944 / Régis Le Mer, 2011 [BM Lyon, 6900 X3.8 LEM].

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