33, rue de la Martinière

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00015
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Madame V[eu]ve de Cuzieu / 1795-1884".
historique Madame de Cuzieu, née Fougère en 1795, n'a pas connu le bonheur familial. Veuve d'un premier mariage, elle voit son second mari Charles Robert Denis se séparer d'elle. Les deux filles qui sont nées de cette union mal assortie, l'aînée, Aimée Ovidie, meurt sans alliance en 1886 et la seconde, Victorine en 1842, à l'âge de 12 ans. Mais Madame de Cuzieu est très riche. Elle possède de nombreux biens immobiliers dont plusieurs immeubles lyonnais qui lui apportent de confortables revenus. C'est par l'intermédiaire de la fille de la concierge d'un de ces immeubles qu'elle découvre l'enseignement de l'école de la Martinière, partagé entre enseignement général le matin et apprentissage d'une profession l'après-midi. Très favorable à cette pratique, Madame de Cuzieu décide d'aider financièrement la construction d'une nouvelle école des filles par un don de 50.000 francs. Finalement, elle lègue beaucoup plus que cette somme initiale puisqu'elle consacre la moitié de sa fortune soit plus de cinq millions à cette action. Cela va permettre de construire l'école actuelle, comme le Major-général Martin contribua à la fondation de la Martinière des garçons. Les nouveaux bâtiments sont inaugurés en grande pompe le 19 mai 1907, par le Président Fallières, assisté des ministres Gaston Doumergue et Georges Clémenceau. La mort de Madame de Cuzieu en 1884, prive ces fêtes laïques et républicaines de la présence d'une des plus grandes dames de Lyon. Madame de Cuzieu avait la réputation d'être une femme de fort caractère qui supportait peu les arrêtés municipaux comme celui qui obligeait les propriétaires d'immeubles à les faire "blanchir". Elle s'y oppose, et devant la menace de mesures de rigueur, se fait présenter la liste des nuances autorisées pour la peinture des façades. Madame de Cuzieu choisit le rouge sang-de-boeuf et cette couleur signale de loin tous les immeubles appartenant à cette dame. L'un d'eux se trouve à l'angle de la rue Romarin, donc à côté de l'Hôtel de Ville, qui est alors la résidence du Préfet. Ce dernier ne peut manquer d'être profondément vexé et Madame de Cuzieu jubile. A la façade de cette maison, elle fait poser une croix en pierre blanche qui se détache sur le fond rouge. Lorsqu'elle lègue cet immeuble à la ville, elle met comme condition que la croix soit maintenue, en dépit des tendances anticléricales de la municipalité. La croix n'a pas disparu. Madame de Cuzieu est inhumée dans le caveau familial au cimetière de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Madame Denis de Cuzieu et sa famille / Abbé C. Givre, 1975 [BM Lyon, K 121154].

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