19, place Tolozan
droits
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localisation
Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00002
technique
1 photographie numérique : couleur
description
Inscription(s) sur l'image : "A la mémoire / d'Armand Cohen / résistant arrêté ici même / exécuté par la Gestapo / le 24-11-1943 [24 novembre 1943] / et à la mémoire / d'Elie Boccara / arrêté avec lui en ce lieu" (plaque mémorielle).
historique
Plaque mémorielle inaugurée en mai (?) 2008.
historique
Né le 7 septembre 1909 à Salonique (Grèce), Armand Cohen s'est exilé en France avec sa famille après la guerre de 1914-1918. Ils sont naturalisés français et le jeune Armand espère devenir journaliste comme son oncle Elie Boccara qui était directeur du journal français de Salonique. Mais, étant le fils aîné, il a dû seconder son père qui l'a placé en apprentissage chez un fourreur cultivé, intéressé par le cinéma et la photo. Il est décrit comme un garçon sportif qui gardait en toute circonstance une attitude ironique. Il épouse Jeannette Guetta en 1937 et ouvre un magasin de fourrures sous l'enseigne "Armand" dans le palais Saint-Pierre. Une fille, Nicole, naît l'année suivante. En 1940, il appartient au groupe d'aviation d'observation et doit bientôt supporter le statut des juifs qui va le priver de son magasin début 1943, un administrateur ayant été nommé par le commissariat aux affaires juives de Vichy. Son entrée dans le réseau "Brutus" s'effectue à une date restée inconnue. Contraint à l'inactivité, Cohen reprend des études par correspondance et réussit son bac à trente-trois ans. Chassé également de son domicile situé au-dessus du magasin, 6, rue de l'hôtel-de-ville (aujourd'hui rue Edouard-Herriot), il est hébergé par son beau-frère Elie Boccara. Ce dernier a été représentant des arts et produits des colonies françaises dans des expositions internationales et il gère alors un commerce de tapis anciens et d'objets d'arts, 19, place Tolozan. Décoré de la Légion d'honneur, ami d'Edouard Herriot, il n'imagine pas que son pays puisse le livrer aux nazis. Il refuse donc de quitter Lyon et le 20 novembre 1943, il est arrêté à son domicile avec Armand Cohen pour activité antiallemande. Les familles parviennent à se réfugier en Ardèche, à la Chapelle-sous-Chanéac. Elles y resteront jusqu'à la Libération. Début décembre, le corps d'Armand Cohen est rendu à la communauté juive. Portant des papiers compromettants, il avait été durement torturé mais n'avait pas parlé avant d'être abattu, vraisemblablement sur les ordres du commandant allemand Fritz Hollert. Ce dernier trouvera la mort quelques mois plus tard, le 26 mai 1944, sous les bombardements de l'Ecole de Santé. Elie Boccara est déporté sans retour par le convoi no.63 vers le camp de Schwentoschlovitz.
note bibliographique
Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - La Lettre de l'association des amis du Centre d'histoire de la résistance et de la déportation, no.34, juin 2008.
