Lyon, vieux quartiers

[Montée des Chazeaux]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0702 B04 16 216 00002
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
historique D'un passé prestigieux, cet escalier de deux cent vingt-huit marches, qui joint la rue du Boeuf à la montée Saint-Barthélemy, ne conserve que le nom, montée des Chazeaux, acquis au XVIIe siècle. Jusque là on le désigna successivement sous le nom d'escalier de Fonturbane, car une source sise en son sommet fournissait l'eau au quartier Saint-Jean, puis montée du Ruer. Les vieux lyonnais la baptisèrent plus familièrement montée "Tire-Cul". C'est au point de rencontre avec la montée Saint-Barthélemy que se dressait jadis l'hôtel Bellegrève, construit sur les ruines d'une villa romaine. En 1865, la découverte d'une mosaïque romaine transportée alors au palais des Arts confirmait ces origines. Deux de nos rois de France, Henri III et Henri IV, l'honorèrent de leur présence lors de leurs séjours à Lyon. Dès 1623, la maison de Bellegrève fut acquise par les Dames des Chazeaux. Elle prit alors le titre d'Abbaye royale. La Révolution chassa les Dames des Chazeaux. En l'an 1793, l'hôtel Bellegrève connut une activité fébrile. transformé en hôpital militaire, il abritait les trop nombreux blessés du siège de Lyon. Au service des humbles, des déshérités, il devait demeurer. Ce qui avait été l'Abbaye royale devint le 5 décembre 1829 le dépôt de mendicité établi jusqu'alors, à titre d'essai, rue Sainte-Hélène. Ce n'est qu'en 1861 que les Chazeaux devinrent une dépendance de l'Antiquaille et devaient voir défiler encore pendant près de soixante-dix ans bien des misères. Les jardins d'une autre belle demeure s'ouvraient également sur la montée des Chazeaux. Le propriétaire, personnage mystérieux, donnait en son jardin de "Tire-Cul" de somptueux repas. Il y conviait les hôtes les plus brillants. Les lendemains de fête étaient fort commentés, et l'on murmurait en souriant que ce propriétaire inconnu n'étaient autre que le principal apothicaire de Lyon. Mais les témoins de ces souvenirs disparurent avec la nuit tragique de 1930 et l'éboulement de la colline de Fourvière. Trop gravement ébranlé pour faire l'objet d'une restauration, l'hôpital des Chazeaux fut livré aux démolisseurs et ainsi disparu la maison de Bellegrève. Source : "En flânant dans le Vieux Lyon : la montée des Chazeaux" in Dernière heure lyonnaise, 31 juillet 1966.
note à l'exemplaire Le titre principal de la photographie reprend les annotations de Georges Vermard sur les pochettes de négatifs. Dans le cas contraire, il a été forgé par la Bibliothèque de Lyon et placé entre crochets.

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