Graffiti, cimenterie d'Albigny-sur-Saône

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0967 003 00005
technique 1 photographie numérique : couleur
historique La cimenterie d'Albigny-sur-Saône se situe au pied des carrières de Couzon-au-Mont-d'Or, à une dizaine de kilomètres au nord de Lyon, dans le Rhône. Parmi les bâtiments de construction récente, souvent postérieures à 1970, s'insèrent étrangement de grandes constructions de béton armé et de briques, dont l'architecture est plus ancienne, qui abritent la Société des Placages du sud-est. Cette société a réutilisé les bâtiments d'une ancienne cimenterie construite entre 1926 et 1930. L'histoire du site est liée à la construction de l'agglomération lyonnaise, qui commence à quelques kilomètres au sud de là. En fait, pour faire face à cette extension, on fit bientôt appel aux carrières des Monts d'Or, et notamment celle de Couzon, qui fut le siège, dès le XVIe siècle, d'une activité importante. Au XIXe siècle, l'extraction des pierres mobilisa jusqu'à plusieurs centaines de carriers, tandis que les matériaux étaient transportés par voie fluviale jusqu'à Lyon. La concurrence du chemin de fer et des matériaux de meilleure qualité venant des carrières du Dauphiné amena pourtant au tournant du siècle, le rapide déclin de cette industrie à Couzon, au point qu'elle s'éteignit complètement lors de la Grande Guerre. L'exploitation ne fut pas reprise après la guerre, et c'est alors qu'une société se constitua, en 1926, la Société des Ciments Portland de Couzon, au capital de 10 millions de francs, qui conçut le projet d'utiliser le calcaire des carrières pour fabriquer du ciment. Toutefois, dès 1929, les travaux furent interrompus par la faillite du groupe financier commanditaire qui en assurait l'initiative. Finalement, la cimenterie resta donc à l'état de vestige inachevé et ne fonctionna jamais, tandis que les bâtiments étaient rachetés en 1947, par une Société de placage en bois. Une des plus importantes de son époque, la cimenterie d'Albigny-sur-Saône, devait fournir après quelques années une production annuelle estimée à 250.000/300.000 tonnes. Au krach financier s'ajouta des difficultés d'ordre technique qui interrompirent définitivement le projet : seule la partie basse des carrières pouvait être exploitée à bon escient, le reste de la falaise (couches claires) étant d'une extraction inutile et donc coûteuse. La fabrication telle qu'elle était conçue à l'époque était très peu mécanisée aussi l'exploitation des carrières de Couzon et la production de ciment devait faire appel à une main d'oeuvre considérable. Des projets de logement de cette main-d'oeuvre virent le jour avec la construction des immeubles à Albigny et à Couzon pour loger les premiers ouvriers de l'usine et ceux du chantier. A cet égard les chiffres de la population des différentes villes des Monts-d'or sont significatifs du flux d'ouvriers amenés par la construction et l'aménagement Abandonnée pendant près de 20ans, l'usine était rachetée en 1947 au profit d'une nouvelle société, la Société des Placages du Sud-est, puis changea encore de propriétaire en 1968 (actuellement le propriétaire est monsieur Henri Alliot). Une partie de l'usine s'est donc aujourd'hui spécialisée dans les placages de bois tandis que la partie proche de la voie ferrée a été récemment rachetée par un entrepreneur en cheminée, fabricant ainsi les cheminées Guy Selvat. De nouveaux bâtiments ont été construits, des hangars surtout, mais les édifices de la cimenterie sont presque tous restés en place. Depuis cette époque, les carrières, quant à elles, sont restées inexploitées et abandonnées en grand partie, tandis que le port artificiel créé pour la cimenterie fait aujourd'hui le bonheur d'une société de vente de bateaux de plaisance : Lyon Nautic.

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