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[Pandore, Epimethée et un soldat romain]

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    En 2017, cette estampe fut prêtée par la Bibliothèque municipale de Lyon au Musée Rolin pour figurer au sein de l’exposition « Ève ou la folle tentation » dans le cadre des Rendez-vous du Louvre à [...]

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    En 2017, cette estampe fut prêtée par la Bibliothèque municipale de Lyon au Musée Rolin pour figurer au sein de l’exposition « Ève ou la folle tentation » dans le cadre des Rendez-vous du Louvre à Autun. Elle fut étudiée pour l’occasion et le texte qui suit peut être retrouvé dans le catalogue accompagnant l’exposition :

     

    EPIMETHEE ET PANDORE

    Drapée d’un léger voile qui souligne bien plus qu’il ne dissimule sa nudité, une jeune femme étendue dans les nuées est appuyée contre un vase renversé dont s’échappent démons ailés et serpents. Le phylactère qui flotte depuis sa main tendue porte son nom : « Pandora ». Au registre inférieur, se détachant de profil sur un paysage montagneux où s’intègre une ville fortifiée, une figure cuirassée et casquée tient dans sa paume ouverte une statuette portant une lance. Son identité est révélée par l’épigraphe « ROMA » de la pierre sur laquelle elle est assise : il s’agit d’une personnification virile de l’Urbs, directement inspirée des monnaies antiques. Elle exhibe le palladium, un simulacre miraculeux de Pallas qui fut considéré comme un fétiche protecteur et auquel furent successivement attachés les destins des cités troyenne, athénienne et romaine. Complétant la composition, dans un plan intermédiaire et relégué au bord de l’image, un homme barbu aux cheveux longs, les mains jointes, élève le regard en direction du ciel : « Epimetheus », époux malheureux de l’Ève des Grecs, assiste impuissant au déversement des maux sur le monde.

     

    LES QUESTIONS SYMBOLIQUES D'ACHILLE BOCCHI

    En dépit d’une lettre gravée qui désigne explicitement les personnages, le sens de cette estampe de modestes dimensions échappe à une compréhension immédiate. Œuvre du bolonais Giulio Bonasone (1498-1580) qui fut l’élève de Marcantonio Raimondi (vers 1480 - vers 1534), elle a été réalisée pour accompagner les Symbolicae quaestiones de l’humaniste Achille Bocchi (1488-1562) et ne peut être dissociée du texte auquel elle fait pendant. Longue énumération des écueils de la vie curiale à Rome, ce poème de trente vers composé d’une seule phrase fut rédigé plusieurs décennies avant sa publication, afin de mettre en garde le jeune dédicataire Marco Antonio Flaminio (1498-1550) sur le point d’entreprendre le voyage.

     

    L'ART DE L'EMBLEME

    Le recueil appartient au genre des livres d’emblèmes, inauguré dans le premier tiers du XVIe siècle par les Emblemata d’André Alciat (1492-1550). Cette littérature se caractérise par un langage symbolique où l’écriture poétique se double d’une iconographie allégorique. Loin d’être une simple illustration subordonnée au texte, l’estampe y est en véritable symbiose avec l’écrit, auquel elle confère un surcroît de sens. Alors que le poème n’y fait aucune allusion, le discours se trouve ainsi enrichi par l’introduction du mythe de Pandore pour représenter les périls encourus à la cour papale. Femme originelle à la double nature, « beau mal » à la somptueuse apparence mais aux sombres desseins, elle incarne le destin paradoxal guettant celui qui s’aventure à Rome : les honneurs dissimulent bien des malheurs. C’est assurément au lettré Achille Bocchi que l’on doit l’inscription grecque « ἔντιμος ταλαιπωρία », glorieuse infortune, qui ancre cette idée dans le sein même de l’image. De fait, la conception des quelques cent-cinquante-et-une gravures au burin de la série ne revient pas au seul Bonasone. Elles furent créées en étroite collaboration avec le fondateur de l’Academia Bocchiana, et parfois exécutées d’après les dessins de Prospero Fontana (1512-1597).

     

    L'ESTAMPE A LA LOUPE

    Cette épreuve découpée laisse apparaître des signes d’usure de la matrice en métal et ne possède plus la finesse qui caractérisait par exemple le visage de l’allégorie casquée dans les impressions antérieures. Son verso vierge la rattache plutôt à la seconde édition de l’ouvrage, la première ayant du texte au revers. Une telle hypothèse est confirmée par la présence de reprises dans les tailles (contour de la manche de Pandore, rebord du vase, nez et casque de la figure romaine, aile du démon de droite, etc.). Cet état distinct est dû au travail de retouche qui fut nécessaire à la nouvelle édition, datée de 1574. Une comparaison entre l’estampe exposée et un exemplaire relié également conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon atteste que les corrections, traditionnellement attribuées à Agostino Carracci (1557-1602), sont intervenues au cours du tirage.

     

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    [Pandore, Epimethée et un soldat romain] par Bonasone, Giulio, 1510?-1576?
    Bibliothèque municipale de Lyon (I16BON004811)

    Droit d'utilisation : Domaine public, Licence Ouverte-Open Licence

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