Vivant Beaucé (1818-1876), peintre, dessinateur, graveur et illustrateur originaire de Bourgogne, fait partie des précurseurs de l’affiche illustrée au côté de Paul Gavarni et Tony Johannot. Si la technique de la lithographie est inventée par l’Allemand Aloys Senefelder en 1797, il faut attendre le début des années 1840 pour qu’elle soit utilisée à des fins publicitaires dans le domaine de l’édition, laquelle a elle-même connue dans les années 1830 une profonde mutation avec l’arrivée de nouveaux procédés industriels permettant une augmentation des tirages et une meilleure diffusion.

Beaucé crée cette affiche en 1845 à l’occasion de la publication de l’ouvrage d’Alphonse Balleydier en trois volumes, sur l’histoire de Lyon pendant la Révolution française. On y retrouve un condensé de l’histoire de la cité rhodanienne pendant la période révolutionnaire. La ville en flamme et le drapeau noir font allusion au siège de Lyon en 1793 par les troupes de la Convention, suivi des massacres des Brotteaux et de la sanction infâmante dépossédant Lyon de son nom pour n’être plus appelée que Commune-affranchie. Cette évocation se fait au moyen d’un répertoire iconographique classique où figurent l’allégorie de la ville elle-même, affligée et tenant à la main sa couronne tutélaire comme si elle en était dépossédée, l’ange tenant la palme du martyre et montrant la voie vers un avenir plus radieux promis par la restauration de la monarchie. La navette de métier à tisser et les bobines de soie observables sur la jambe gauche complètent l'identification de la ville à son industrie phare. Le Rhône et de la Saône, respectivement représentés sous les traits d’un vieillard appuyé sur un timon et d’une jeune femme, tous deux accompagnés d’une urne fluente symbolisant leur nature fluviale, constituent des figures allégoriques traditionnellement associées aux représentations iconographiques de Lyon.

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