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    La bibliothèque de l’Ile-Barbe

    Les origines lointaines de l’abbaye Saint-Martin de l’Ile-Barbe, son rayonnement au Moyen-Age, sa position exceptionnelle sur une île de la Saône, en font un des hauts-lieux de l’histoire lyonnaise, un lieu mythique et propice aux légendes.

    Album lyonnais. Vues pittoresques de Lyon et de ses environs : Ile Barbe, vue du Côteau de Calluire (BmL, Coste 206 t. 01 pl. 5, détail)

    Vue de l'île Barbe (BmL, photographe Didier Nicole ©)

    Florus Lugdunensis, Opera. Paris, BnF, lat. 2859, fol. 2r.

    L’une des légendes les plus tenaces est celle d’un don par Charlemagne de ses propres livres à la bibliothèque de l’abbaye en reconnaissance de l’importance de celle-ci. Cette idée provient peut-être des nombreux dons des évêques carolingiens à la bibliothèque du chapitre. Les nombreuses destructions et pillages successifs subis par l’abbaye et sa bibliothèque expliquent en partie l’absence d’archives qui apporteraient l’éclairage nécessaire sur l’histoire de sa bibliothèque et sur une éventuelle production de manuscrits au cours du Moyen-Age. Seuls les témoignages des érudits de la Renaissance permettent de se faire une idée du patrimoine alors conservé dans la bibliothèque de l’abbaye. A la suite d’autres visiteurs de cette célèbre bibliothèque, Claude Bellièvre, un érudit lyonnais du premier seizième siècle, va noter dans ses nombreux cahiers personnels un ensemble de remarques sur les manuscrits qu’il a vus à l’Ile-Barbe ou qu’il s’est fait apporter de Saint-Jean dans sa propre maison en bas du Gourguillon. Esprit curieux et passionné, Claude Bellièvre a le goût de toutes les antiquités, celle de Rome ou de l’Orient où il s’est rendu, comme celle de Lyon, la patrie dont il se délecte (« Lugdunum deliciae meae » écrit-il en introduction de ses travaux sur les Antiquités lyonnaises). Son intérêt pour les manuscrits anciens, une tradition dans la famille Bellièvre, apparait lors de sa visite de la Bibliothèque vaticane où il a pu avoir en main le Codex Vergilius Romanus. Cette passion pour les codices antiquissimi s’accroit encore lorsque ces derniers sont écrits sur papyrus, support exotique alors souvent qualifié d’« écorce d’arbre », pour lequels il émet l’hypothèse avisée qu’il pourrait s’agir de « peau de jonc ». A l’article « papyrus » de ses Notes lyonnaises... il ajoute d’ailleurs : « De ce papier ex juncis Egypti, s’en treuve en la librayrie de l’Isle-Barbe sur Lion...». C’est grâce à ces notes de Bellièvre « antiquaire », écrites avant les dispersions et destructions de la deuxième moitié du seizième siècle que plusieurs manuscrits maintenant à Paris ou Genève ont pu se voir attribuer une origine lyonnaise.

    D’autres visiteurs plus tardifs de la bibliothèque de l’abbaye, décrivent quelques manuscrits trouvés dans la poussière. C’est le cas d’Etienne Charpin, prêtre perpétuel de la cathédrale Saint-Jean et d’Antoine d’Albon, prieur de l’abbaye de l’Ile-Barbe dès 1525, tous deux érasmiens. C’est par leur intermédiaire que seront conservés et publiés un manuscrit des œuvres d’Ausone (Lyon, Jean de Tournes, 1558), ou le célèbre Codex Theodosianus (Lyon, 1566 et Paris, 1586) qui sera édité par le juriste humaniste Jacques Cujas (1522-1590).

    Un scriptorium à l’Ile-Barbe ?

    Si le rôle joué au cours des siècles par l’abbaye de l’Ile-Barbe, ses liens étroits avec le Chapitre de la cathédrale Saint-Jean, son importance pour l’Eglise de Lyon ne sont pas remis en question, au début du XXème siècle cependant, les spécialistes de l’époque carolingienne ne voient dans les manuscrits de l’Ile-Barbe que le prolongement de l’activité intense de la bibliothèque du chapitre. Initiée dès le IXe siècle par les évêques carolingiens, c’est cette bibliothèque qui serait, à leurs yeux, à l’origine de la totalité de la production des manuscrits carolingiens lyonnais.

    C’est peut-être à travers l’analyse d’autres manuscrits lyonnais de l’époque médiévale que pourra se construire une documentation sur un éventuel scriptorium à l’Ile-Barbe à une époque plus tardive, en complément de l’activité du scriptorium de la cathédrale : une question d’importance pour l’histoire de l’Eglise lyonnaise et sa contribution à la transmission des textes...

    Le manuscrit Paris, BnF, lat. 2859, des œuvres du diacre Florus de Lyon, trouvé dans la bibliothèque de l’abbaye Saint Martin de l’Ile-Barbe par l’humaniste Pierre Pithou vers 1570 porte le seul ex-libris connu de cette bibliothèque avec l’anathème fréquemment lancé contre les voleurs potentiels :

    Florus Lugdunensis, Opera. Paris, BnF, lat. 2859, fol. 2r.

    L’inscription en haut du recto du feuillet 9 :

    « Liber sancti Martini Insulae Barbarensis episcopi. Si quis inde eum aufrulerit anatema sit in die iudicii. Amen »

    « Ce livre appartient à Saint Martin de l’Ile Barbe Si quelqu’un le dérobe, qu’il soit maudit au jour du Jugement. Amen. »

    est suivie d’une deuxième inscription en milieu de page :

    « Ad altare Sancti Martini », « A l’église de Saint-Martin », confirment l’appartenance à l’abbaye de l’Ile-Barbe dès le Xème siècle.

    De la bibliothèque parisienne de Pierre Pithou, le manuscrit est ensuite passé dans la collection de Colbert puis dans celles de la Bibliothèque royale, maintenant Bibliothèque nationale de France où il se trouve toujours.

      Bibliographie :
    • Claude Bellièvre. Lugdunum priscum. Lyon, Dumoulin et Ronet, 1846.
    • Claude Bellièvre. Souvenirs de voyages en Italie et en orient : notes historiques, pièces de vers. Ed. Charles Perrat, Genève, Droz, 1956.
    • Charles Perrat. Humanistes amateurs de papyrus. Bibl. de l’Ecole des Chartes, 1951, vol. 109 n. 109-2 pp. 173-192.
    • Sigmund Tafel. The Lyons scriptorium, Paleographia latina 4, 1925, p. 64

    Monique Hulvey

    Pour citer cet article

    Référence électronique

    Monique Hulvey, La bibliothèque de l’Ile-Barbe, numelyo [en ligne], mis en ligne le 2015-06-05T09:01:17.686Z, consulté le 2024-04-24 00:07:29. URL : https://numelyo.bm-lyon.fr/BML:BML_00GOO01001THM0001ilebarbe

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